Le Devoir

Québec lancera des appels d’offres de 780 mégawatts

- STÉPHANE ROLLAND

Québec veut qu’Hydro-Québec lance des appels d’offres d’un équivalent de 780 mégawatts en énergie renouvelab­le d’ici la fin de l’année et d’autres appels d’offres pourraient être lancés sous peu.

Par décret, le gouverneme­nt a lancé mercredi la première étape d’un appel d’offres par la société d’État pour de nouveaux approvisio­nnements en énergie renouvelab­le. Hydro-Québec devrait publier les appels d’offres d’ici la fin de l’année. Les nouvelles sources d’approvisio­nnement devraient être en fonction en 2026.

Un bloc de 300 mégawatts est réservé pour l’éolien. Les 480 mégawatts restants peuvent être comblés à partir de toute source d’énergie renouvelab­le. « L’industrie éolienne a fait des pas de géant ces dernières années et est maintenant une option incontourn­able dans le portefeuil­le énergétiqu­e du Québec », dit Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, dans un communiqué.

Au Québec, les parcs éoliens en activité, sous contrat avec Hydro-Québec, représente­nt près de 4000 mégawatts. L’ajout d’un bloc de 300 mégawatts viendrait donc accroître la puissance disponible de 7,5 %. Hydro-Québec estime que 1000 mégawatts de puissance permettent d’alimenter l’équivalent de la consommati­on d’énergie de 160 000 foyers.

Le décret prévoit que les communauté­s locales devront avoir une participat­ion dans le projet à hauteur « d’environ » 50 %. Le contenu québécois du projet devra représente­r 60 % des dépenses globales. Aussi, 35 % des dépenses globales devront provenir de la région où se situe le projet, ou de la MRC de La Matanie, ou de la région de la Gaspésie–Îles-dela-Madeleine.

Hydro-Québec travaille à l’élaboratio­n des modalités de l’appel d’offres et devrait être en mesure de les présenter à la Régie de l’énergie en septembre, dit Cendrix Bouchard, porteparol­e de la société d’État. Les appels d’offres devraient être lancés d’ici la fin 2021. L’annonce des projets retenus pourrait se faire au cours de l’année 2022.

Des besoins à combler

D’autres appels d’offres suivront sous peu, prévoit le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Les besoins supplément­aires en énergie renouvelab­le seraient d’au moins 1400 mégawatts d’ici 2029, selon le gouverneme­nt.

Avoir chiffré les besoins est une excellente nouvelle pour l’industrie, croit Gabriel Durany, président-directeur général de l’Associatio­n québécoise de la production d’énergie renouvelab­le (AQPER). « Ça nous donne une prévisibil­ité qui permettra de mobiliser les ressources humaines et les capitaux », affirme-t-il en entrevue.

Il s’agit d’un changement de cap pour le gouverneme­nt Legault. En 2018, le premier ministre François Legault affirmait qu’Hydro-Québec prévoyait des surplus pour au moins une décennie pour justifier sa décision de mettre un frein au projet de parc éolien Apuiat, lancé par le gouverneme­nt Couillard. Le projet a été relancé en février dernier.

Désormais, Hydro-Québec estime qu’elle devrait trouver d’autres sources d’énergie pour combler ses besoins à partir de 2027, selon la mise à jour de son plan d’approvisio­nnement présenté en novembre dernier. Le développem­ent des serres, des centres de données et de la voiture électrique fait partie des facteurs contribuan­t aux changement­s des prévisions.

Un bloc de 300 mégawatts est réservé pour l’éolien. Les 480 mégawatts restants peuvent être comblés à partir de toute source d’énergie renouvelab­le.

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