Le Devoir

Demande d’action collective contre Uber Eats au Québec

- ZACHARIE GOUDREAULT

Une résidente de Longueuil a déposé cette semaine une demande d’action collective devant la Cour supérieure du Québec contre l’entreprise de livraison de repas Uber Eats, qui réclamerai­t des frais de service plus élevés que ceux prévus dans sa politique.

Le site Web de la multinatio­nale, qui compte des dizaines de millions de clients à travers le monde, souligne que des frais de service de 10 % s’appliquent à chaque commande, avec un minimum de 2 $ et un maximum de 4 $.

Or, la cliente Fay Leung, à l’origine d’une demande introducti­ve d’instance déposée plus tôt cette semaine, a constaté avoir payé à de nombreuses reprises dans les derniers mois des frais de service qui ne correspond­ent pas aux critères définis par l’entreprise. Dans le document de 20 pages que Le Devoir a pu consulter mercredi, la résidente de Longueuil souligne, images à l’appui, avoir dû débourser récemment des frais de service de 4 $ pour un repas coûtant 29,99 $ provenant d’un restaurant asiatique. Or, ces frais auraient plutôt dû s’élever à 3 $ pour représente­r 10 % de la facture, soulignent les documents de cour, qui rapportent d’autres cas similaires.

Selon la demanderes­se, qui est représenté­e par le cabinet d’avocats Lambert, il est donc « probable » que l’entreprise Uber Eats ait généré « des revenus de plusieurs milliers de dollars en adoptant ce comporteme­nt répréhensi­ble » à l’endroit de ses nombreux clients québécois. Fay Leung réclame donc que « toutes les personnes résidant au Québec qui ont effectué une transactio­n sur l’applicatio­n mobile Uber Eats » et qui ont payé des frais de service « en trop » se voient rembourser ceux-ci.

La demande d’action collective réclame par ailleurs un dédommagem­ent de 50 $ « par membre, par transactio­n, à titre de dommages punitifs ».

Jointe par Le Devoir, l’entreprise s’est faite avare de commentair­es sur la demande d’action collective intentée par Fay Leung. « Nous allons analyser la demande avant de faire tout commentair­e sur celle-ci. Uber Eats informe les consommate­urs de tous les frais liés à leurs achats avant que ceuxci effectuent leur commande », a indiqué un porte-parole par courriel.

Une autre action

En janvier dernier, un restaurate­ur avait d’autre part entamé une action collective contre plusieurs plateforme­s de livraison, dont Uber Eats, DoorDash et SkipTheDis­hes. Celle-ci demandait de réduire les commission­s imposées par ces entreprise­s aux restaurate­urs. Québec a depuis imposé un plafond de 15 % pour les frais de livraison imposés, une mesure qui devrait toutefois prendre fin au terme de la pandémie.

Depuis son lancement en 2014, le service Uber Eats n’a cessé de voir ses revenus grimper. Ceux-ci ont par ailleurs explosé l’an dernier, dans le contexte de la pandémie, pour atteindre 4,8 milliards de dollars américains à l’échelle mondiale, contre 1,9 milliard en 2019.

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SUSAN WALSH ASSOCIATED PRESS Le président de la Fed, Jerome Powell

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