Le Devoir

Histoires de granges, un dossier à lire en pages

Deux hommes de L’Islet détiennent peut-être les clés pour faire durer les vieilles granges

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Il n’y a plus d’animaux depuis longtemps dans la grange de Gilles Bélanger, mais l’odeur du foin y flotte encore. Illusion de la mémoire ? Vraie réminiscen­ce ? Quoi qu’il en soit, cet arôme un peu sucré et herbacé reste l’haleine des lieux.

Sur la côte des Chênes, à Saint-Jean-Port-Joli, cinq beaux bâtiments aux portes rouges surplomben­t de grandes étendues cultivées. La première coupe de foin s’enroule déjà en grosses bottes rondes déposées à intervalle­s réguliers, un peu comme les points qui cadencent cette page.

« Dans les bonnes années de récolte, le foin montait jusqu’aux poutres du plafond », relate le bras en l’air M. Bélanger, aujourd’hui âgé de 78 ans. L’endroit ravive aussi la mémoire de sa soeur, Marielle Bélanger, qui se souvient d’avoir été rescapée d’un tas de foin par son père.

« Il faisait tellement chaud quand on empilait le foin ici. À l’étage en dessous, il y avait un tas de fumier qui dégageait aussi de la chaleur. Le clocher servait à ventiler le bâtiment. Tu te mettais debout dedans et ça tirait de l’air vers en haut », se souvient l’homme de haute stature, encore très droit sur ses jambes.

« Gilles est monté la semaine dernière jusqu’au clocher pour le réparer, tout en haut », dit sa soeur, mi-inquiète mi-fière.

La grange et le hangar adjacent ont été bâtis en 1911, estime M. Bélanger. Il y a encore quelques factures de l’époque dans les archives familiales : la toiture a coûté 123 $, une rondelette

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