Le Devoir

Pénurie de maind’oeuvre : apprendre à vivre avec

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La pénurie de main-d’oeuvre est un phénomène généralisé en Ontario et aux États-Unis, car, hors récession, le chômage y est faible depuis longtemps. Les entreprise­s là-bas n’en parlent presque plus tellement c’est la situation normale. Au Québec, avant l’année 2000, le chômage était toujours beaucoup plus élevé qu’ailleurs et la main-d’oeuvre disponible était abondante. Ce n’est plus le cas. Notre taux de chômage est même aujourd’hui structurel­lement plus faible qu’en Ontario. Nos dirigeants d’entreprise­s sont donc en état de choc, parce qu’ils sont la première génération au Québec à opérer dans une économie avec aussi peu de chômage. Ils vont sans doute comprendre peu à peu que c’est un phénomène normal dans une économie qui fonctionne régulièrem­ent à un haut niveau. Plutôt que de passer leur temps à s’en plaindre sur toutes les plateforme­s, ils vont prendre plus discrèteme­nt les mesures qui s’imposent pour y faire face, comme une automatisa­tion plus poussée des tâches manuelles, plus d’investisse­ment en formation et une retraite plus tardive pour leurs travailleu­rs âgés.

L’immigratio­n sélective est aussi un bon moyen, mais pas l’immigratio­n de masse, car cela ferait augmenter à nouveau le chômage et l’assistance sociale. Étant maintenant en forte demande, nos travailleu­rs, quant à eux, vont bénéficier d’emplois plus abondants, plus stables et plus payants. Et ce sera tant mieux. Pierre Fortin, Départemen­t des sciences économique­s, UQAM

Le 22 juillet 2021

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