Le Devoir

Israël et le Hamas accusés de « crimes de guerre présumés »

Selon Human Rights Watch, leur guerre a été fatale à 260 Palestinie­ns et à 13 Israéliens

- AGENCE FRANCE-PRESSE À JÉRUSALEM

L’organisati­on Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi Israël et le mouvement armé palestinie­n Hamas de « crimes de guerre présumés » lors du conflit qui les a opposés en mai.

Du 10 au 21 mai, le Hamas au pouvoir à Gaza et l’armée israélienn­e se sont livré une guerre de 11 jours fatale à 260 Palestinie­ns, parmi lesquels des enfants et des combattant­s, et 13 personnes en Israël, y compris un soldat, un enfant et une adolescent­e.

HRW a enquêté sur trois frappes aériennes de l’armée israélienn­e : le 10 mai à Beit Hanoun, le 15 mai dans le camp al-Shati et le 16 sur la rue alWahda, dans le centre-ville de Gaza. Elles avaient causé la mort de 62 « civils palestinie­ns », selon l’ONG.

« L’armée israélienn­e a affirmé qu’elle avait visé des tunnels et un centre de commandeme­nt souterrain utilisé par les groupes armés, mais n’a présenté aucun détail pour étayer cette affirmatio­n », a indiqué HRW, dont les chercheurs internatio­naux se sont vu « refuser » par Israël l’accès à la bande de Gaza, enclave palestinie­nne de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis 2007.

Roquettes et mortiers

Les groupes armés palestinie­ns, en premier lieu le Hamas qui contrôle la bande de Gaza, ont tiré plus de 4300 roquettes et mortiers vers Israël selon les données de l’armée israélienn­e, ont « également perpétré des attaques illégales », a ajouté HRW qui a dit travailler sur « un rapport séparé » sur ces frappes.

Dans un communiqué, l’armée israélienn­e a déploré que HRW « choisisse de recycler des allégation­s déjà réfutées au lieu de condamner les violations du droit internatio­nal par le Hamas et d’autres organisati­ons terroriste­s, qui mènent des opérations militaires à partir de zones d’habitation­s, de mosquées, d’écoles et d’hôpitaux ».

Le ministère des Affaires étrangères israélien a qualifié les chercheurs de HRW de « propagandi­stes se faisant passer pour des défenseurs des droits de la personne [qui] ne méritent pas d’être pris au sérieux », ajoutant que l’ONG « est connue pour son programme anti-israélien ».

De son côté, le Hamas a assuré dans un communiqué que « la résistance palestinie­nne s’est efforcée d’éviter de viser des civils malgré les massacres commis par l’occupation israélienn­e ».

L’enquête de la CPI

HRW a appelé mardi la Cour pénale internatio­nale (CPI) à « diligenter une enquête » sur ces « crimes de guerre présumés », estimant qu’« Israël et les autorités palestinie­nnes ont fait preuve de très peu d’empresseme­nt à s’occuper des abus commis par leurs forces ».

La CPI a annoncé en début d’année avoir ouvert une enquête sur des crimes présumés commis dans les territoire­s palestinie­ns depuis 2014, une initiative rejetée par Israël, mais saluée par les Palestinie­ns.

Mardi, HRW a ainsi plaidé pour que la dernière guerre de Gaza, la quatrième depuis fin 2008, fasse aussi partie de cette enquête, de même que les « crimes d’apartheid ». En avril, HRW avait qualifié d’« apartheid » la politique d’Israël à l’égard des Arabes sur son sol et des Palestinie­ns dans les territoire­s occupés, déclaratio­ns qui avaient provoqué l’ire de l’État hébreu.

Newspapers in French

Newspapers from Canada