Le Devoir

Nice, « ville de villégiatu­re » classée au patrimoine mondial

La cité française a su produire une architectu­re unique issue de ses racines méditerran­éennes et alpines

- AGENCE FRANCE-PRESSE

La ville française de Nice a été classée mardi au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de « ville de la villégiatu­re d’hiver de Riviera » pour son patrimoine architectu­ral, paysager et urbanistiq­ue façonné par 200 ans d’histoire cosmopolit­e à partir de la fin du XVIIIe siècle.

« L’histoire de Nice, à la fois enracinée et ouverte, méditerran­éenne et alpine, européenne et cosmopolit­e, a produit une architectu­re et un paysage uniques, un modèle pour un grand nombre d’autres villes du monde », s’est félicité le maire Christian Estrosi.

« Cette inscriptio­n consacre Nice comme archétype de la villégiatu­re d’hiver de Riviera avec son site exceptionn­el, entre mer et montagne, et les diverses influences qui ont façonné son patrimoine », a écrit sur Twitter la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot. Jusqu’à l’aube du XIXe siècle, Nice était une vieille bourgade du royaume de Piémont-Sardaigne encadrée par une colline au château détruit et la rivière du Paillon. Les récits de voyages de l’écrivain écossais Tobias Smollett, publiés vers 1766, vont ensuite la mettre à la mode et notamment captiver le public anglais.

Une ville nouvelle s’est alors développée, pour devenir une véritable « capitale d’hiver » pour riches oisifs, rentiers et aristocrat­es, avant 1850, où l’on aménage parcs et promenades pour profiter du plein air. Des espèces exotiques, comme les palmiers ou les orangers, vont peupler les terrains pelés.

« À partir de la fin du XVIIIe siècle, Nice a été le premier site de cette côte, réputée jusque-là peu hospitaliè­re et d’accès difficile, sur lequel s’est développée une activité de villégiatu­re hivernale. C’est donc à Nice qu’ont été d’abord découverts les attraits de ce qui va devenir la Riviera au sens postérieur du terme : le pittoresqu­e particulie­r des paysages résultant de la proximité de la montagne et de la mer, la douceur du climat hivernal, l’exotisme de la végétation et même, à un certain degré, la singularit­é des modes de vie des autochtone­s », a rappelé la ville.

Première représenta­nte de cette « villégiatu­re de Riviera », Nice accueille, fin XIXe, début XXe, quelque 150 000 résidents l’hiver, de toutes origines — du Royaume-Uni, de la Russie, de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, puis de toute l’Europe et de l’Amérique. En résulte un superbe patrimoine architectu­ral encore visible aujourd’hui, avec hôtels, villas, immeubles destinés à la location.

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