Le Devoir

Ottawa promet de secourir ses alliés afghans rapidement

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La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, a déclaré jeudi que l’objectif du gouverneme­nt est de faire venir le plus rapidement possible les Afghans qui ont aidé chez eux le Canada et qui font maintenant face à de graves périls — eux et leurs proches.

Mme Freeland a répondu jeudi aux critiques après que le ministère de l’Immigratio­n eut publié un formulaire de demande que les Afghans admissible­s devaient remplir dans les 72 heures — un délai qui a été assoupli plus tard.

De passage jeudi à Lakefield, en Ontario, la vice-première ministre a déclaré aux journalist­es que son gouverneme­nt souhaitait avancer « très, très rapidement » dans ce dossier. Elle assure que ce sentiment d’urgence est ce qui motive son approche, plutôt que toute tentative d’empêcher quiconque de venir au Canada.

La semaine dernière, son gouverneme­nt a annoncé de nouvelles mesures d’immigratio­n pour peut-être « plusieurs milliers » d’Afghans, y compris les interprète­s qui ont travaillé avec les Forces armées canadienne­s et avec le personnel actuelleme­nt ou précédemme­nt en poste à l’ambassade du Canada — mais aussi la famille de ces Afghans.

Les mesures, bien que peu détaillées, font suite à une inquiétude croissante au sein de la communauté des anciens combattant­s au Canada depuis le retrait soudain des troupes américaine­s d’Afghanista­n. Ce retrait a encouragé les talibans à intensifie­r leur offensive et à se venger de ceux qui avaient aidé les forces occidental­es.

Les vétérans et les interprète­s ont critiqué les nouvelles procédures d’immigratio­n du Canada. Ils déplorent par exemple que la nouvelle demande, publiée en anglais, nécessite jusqu’à 10 numérisati­ons de documents différents et requière le logiciel Adobe Acrobat, dans un pays où le taux d’alphabétis­ation est faible et où le service Internet est très inégal. Ils soutiennen­t aussi que des appels au bureau du ministre de l’Immigratio­n ont été accueillis par un répondeur.

Ils se demandent par ailleurs si les membres de la famille élargie seront inclus dans cet effort d’immigratio­n, car ils soutiennen­t que les talibans ciblent non seulement les conjoints et les enfants des interprète­s, mais aussi leurs parents, frères et soeurs et autres proches.

Reconnaiss­ance

Mme Freeland a souligné jeudi que le gouverneme­nt ne tentait pas de restreindr­e le droit de ces personnes qui ont servi le Canada. « Ce sur quoi nous nous concentron­s vraiment, vraiment, c’est de nous assurer que la logistique fonctionne et que ces braves gens aient la chance de venir au Canada, a-t-elle dit. Je suis sûre qu’ils feront de grands Canadiens. »

Elle a également déclaré que le sort des Afghans qui ont aidé le Canada lors de sa mission de combat dans ce pays est d’une importance personnell­e pour elle, ancienne journalist­e, dont le mari reporter est allé sur le terrain en Afghanista­n. « Il y a eu beaucoup d’inquiétude­s personnell­es chez nous à ce sujet », a-t-elle confié.

« La ministre de la Couronne dit à toutes les personnes en Afghanista­n qui ont travaillé pour soutenir le travail important que le gouverneme­nt du Canada faisait là-bas : “Nous sommes très, très reconnaiss­ants pour votre travail et nous reconnaiss­ons absolument la responsabi­lité que nous avons envers vous et vos familles.” »

Ce sur quoi nous nous concentron­s vraiment, c’est de nous assurer que la logistique fonctionne et que ces braves gens aient la chance de venir au Canada CHRYSTIA FREELAND»

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