Le Devoir

Ottawa prolonge ses programmes d’aide aux particulie­rs et aux entreprise­s

Le ministère des Finances estime à 3,3 milliards le coût de ce soutien

- LINA DIB LA PRESSE CANADIENNE

Le gouverneme­nt Trudeau pige à nouveau dans ses coffres, à hauteur de 3,3 milliards de dollars, pour aider entreprise­s et particulie­rs à traverser ce qui reste de la pandémie. Ottawa prolonge ainsi jusqu’au 23 octobre tous les programmes d’aide aux entreprise­s et aux particulie­rs créés pour traverser les difficulté­s économique­s suscitées par la pandémie de COVID-19.

Au ministère des Finances, on estime à 2,2 milliards le coût de la prolongati­on des programmes pour les individus et à 1,1 milliard la facture de la prolongati­on pour les entreprise­s.

La ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, a ainsi fait savoir que ceux que la pandémie empêche de travailler pourront continuer de compter sur les trois prestation­s canadienne­s pour la relance économique ; celle pour ceux qui sont sans emploi, celle destinée à ceux qui doivent prendre soin d’un proche et celle qui couvre un congé de maladie dû à la COVID-19.

Ottawa ajoute quatre semaines à la prestation canadienne de la relance économique, qui devient ainsi disponible pour un total de 54 semaines pendant lesquelles une personne aura été sans emploi à cause de la pandémie de COVID-19. Cette prestation assure 300 $ par semaine.

Les personnes qui recevaient l’assurance-emploi et qui auraient déjà épuisé leurs prestation­s pourront également obtenir quatre semaines de plus de versements. La prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants continue d’être disponible pour un maximum de 42 semaines, et la prestation en cas de maladie se limite encore à un maximum de quatre semaines.

Pour les entreprise­s, Ottawa prolonge les subvention­s salariales, les subvention­s pour les loyers commerciau­x et les mesures de soutien en cas de confinemen­t. Les taux des deux premiers programmes ne diminueron­t pas pour la période du 29 août au 25 septembre, comme c’était d’abord prévu.

Ainsi, le taux maximal de la subvention salariale et de la subvention pour le loyer sera fixé à 40 % pour cette période ; le budget déposé au printemps prévoyait de les réduire à 20 %. Entre le 26 septembre et le 23 octobre, le taux maximal sera cependant réduit à 20 %. L’indemnité de confinemen­t, elle, reste à un taux fixe de 25 %.

Dans le communiqué détaillant les nouvelles mesures, on souligne que le geste est posé « en reconnaiss­ance du fait que la réouvertur­e de l’économie est inégale d’une région à l’autre et d’un secteur à l’autre ». Le fédéral conclut donc que « les travailleu­rs et entreprise­s continuent d’avoir besoin de soutien ».

Les entreprise­s en veulent plus

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) a applaudi à l’annonce, mais s’est empressée de rappeler qu’elle en veut davantage. « Comme seulement 35 % des PME ont retrouvé leurs niveaux de vente normaux, le maintien de ces programmes fédéraux est une excellente nouvelle », peut-on d’abord lire dans un communiqué diffusé vendredi après-midi.

« La pétition de la FCEI reste toutefois en ligne afin d’exhorter le gouverneme­nt fédéral à maintenir ces programmes d’aide jusqu’à ce que la reprise économique soit plus avancée », fait-on ensuite savoir, citant les restrictio­ns des capacités d’accueil encore imposées dans les commerces, les frontières qui ne sont toujours pas ouvertes et la « réticence des clients à reprendre leurs activités normales ».

La FCEI s’est également inquiétée de l’impact de la prolongati­on de l’aide aux individus étant donné la pénurie de main-d’oeuvre.

« Nous nous expliquons […] mal la réaction de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) qui s’inquiète de la prolongati­on de l’aide aux individus tout en applaudiss­ant celle de la subvention salariale. […] Il y a quelque chose d’inquiétant dans cet égoïsme social », a déclaré par voie de communiqué Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs (CNC).

Le CNC a pour sa part « salué » la prolongati­on des trois prestation­s pour la relance économique. « La reprise n’est pas au rendez-vous pour tout le monde ni pour tous les secteurs de l’économie », a souligné M. Céré.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR La Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te a applaudi à l’annonce du gouverneme­nt Trudeau, mais s’est empressée de rappeler qu’elle en veut davantage.

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