Au Liban des rêveurs indignés
Avec L’autre voyage, Christine Oberdorff offre une stimulante leçon d’écocitoyenneté
Avec L’autre voyage, Christine Oberdorff raconte l’envers du décor à travers des destinations soumises à des pressions formidables, tant géopolitiques qu’environnementales. Premier arrêt : un Liban vibrant de colère et d’espoir, celui défendu bec et ongles par une jeunesse indignée qui refuse l’incurie du pouvoir en place et dont la prise de conscience, dans la foulée de la terrible explosion du port de Beyrouth, il y a un an, en pleine pandémie, s’avère aussi profonde qu’irréversible. Ce chapitre, baptisé Liban, la vie
jusqu’à la lie, épouse une forme documentaire chorale, multipliant les points de vue, à Beyrouth, mais aussi en campagne, chez les nantis comme les désargentés. Souvent décousu, l’ensemble vibre néanmoins des espoirs conjugués de chiites, sunnites et chrétiens, jadis antagonistes, aujourd’hui alliés dans leur quête d’une écocitoyenneté plus juste et bienveillante envers chacun. « Pour la première fois, on a un traumatisme qui nous lie tous, un vécu commun sur lequel construire », résume l’activiste Hélène Skaff.
À ces destins inspirants se surimprime la magnificence du pays des cèdres, avec son bord de mer accidenté de falaises blanches à couper le souffle et ses collines et montagnes à dompter, capables de largesses immenses pour qui sait poser les gestes essentiels nourriciers et protecteurs. « C’est la nature qui a fait l’histoire de ce pays et non l’inverse », rappelle Sarah Lily Yassine, du collectif de défense de Dalieh. C’est aussi elle qui offre ici la plus stimulante leçon de vivre ensemble. Vivement les prochains chapitres, l’hiver prochain !
L’autre voyage
Liban, la vie jusqu’à la lie TV5, le mercredi 4 août, 22 h