Quelque 53 000 voyageurs refoulées à la frontière
Les déplacements non essentiels vers le Canada ont été interdits du 21 mars 2020 au 9 août 2021
Plus de 53 000 voyageurs en provenance des États-Unis ont été refoulés à la frontière depuis le début de la pandémie parce que la raison de leur déplacement n’a pas été jugée essentielle, selon des données obtenues par Le Devoir auprès de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
Plus précisément, entre le 22 mars 2020 et le 3 août 2021, 53 264 ressortissants se sont vu refuser l’entrée au Canada « parce que l’objet de leur voyage était considéré comme discrétionnaire (non essentiel) par un agent des services frontaliers », a indiqué par courriel un porte-parole de l’ASFC, Louis-Carl Brissette Lesage.
Ce sont donc en moyenne près de 105 voyageurs par jour qui ont tenté de faire fi des règles sanitaires en place. Ils ont principalement été refoulés à la frontière terrestre et souhaitaient visiter le Canada pour des raisons touristiques, pour magasiner, pour le loisir ou pour d’autres raisons qui ne sont pas spécifiées.
La frontière entre le Canada et les États-Unis a été fermée aux voyageurs du 21 mars 2020 au 9 août 2021, à l’exception notable du transport de marchandises et des déplacements de travailleurs essentiels, pour contenir la propagation de la COVID-19 dans les deux pays. Elle a été partiellement rouverte cette semaine aux touristes américains pleinement vaccinés. De leur côté, les États-Unis maintiendront la frontière terrestre fermée aux Canadiens au moins jusqu’au 21 août.
Sur les 53 264 personnes refoulées dans les 17 derniers mois, 46 625 avaient la nationalité américaine et 6639 étaient citoyens d’autres pays.
« Il faut retenir que ce sont des statistiques des voyageurs en provenance des États-Unis qui se sont vu refuser l’entrée au Canada en raison des décrets en vigueur au moment où ils se sont présentés à la frontière. Notre système de données statistiques ne nous permet pas de comptabiliser les voyageurs en provenance d’autres pays qui se sont vu refuser l’entrée au Canada en raison des décrets », précise Louis-Carl Brissette Lesage.
Avertissements aux transporteurs
De son côté, Transports Canada a indiqué au Devoir avoir envoyé un total de 11 lettres d’avertissement en 2021 aux transporteurs aériens parce qu’ils ne se sont pas toujours conformés aux exigences lorsqu’ils ont admis des passagers à bord.
Des agents ont notamment permis à des passagers ayant reçu un résultat positif à la COVID-19 de prendre un vol. Trois avertissements ont été faits en ce sens. Huit autres rappels à l’ordre ont été faits pour avoir permis à des passagers
qui n’avaient pas de preuve de leur test négatif de dépistage de monter à bord.
Le nom des transporteurs aériens mis en cause n’a pas été précisé.
Selon Transports Canada, les conséquences de ces gestes peuvent aller d’un avertissement écrit à des « sanctions administratives pécuniaires ». « Selon l’approche graduelle de Transports Canada en matière de mesures d’application des règlements, lorsque les résultats d’une enquête le justifient et que des facteurs atténuants sont pris en considération, une première infraction peut donner lieu à une lettre d’avertissement. Cette lettre sert à rappeler au contrevenant les conséquences auxquelles il s’expose s’il commet à nouveau l’infraction à l’avenir », écrit au Devoir une porte-parole.
Les transporteurs aériens risquent de recevoir une amende maximale de 25 000 $ s’ils enfreignent les règles à plusieurs reprises.