Québec officialise par décret le rejet de GNL
Le gouvernement du Québec a publié mercredi le décret qui officialise le rejet de l’usine gazière GNL Québec, un document qui souligne qu’il est impossible de démontrer les bénéfices climatiques du projet, son acceptabilité sociale ou l’absence de menace directe pour la survie des bélugas du Saint-Laurent. Les promoteurs disent maintenant vouloir analyser les « prochaines étapes » pour leur projet, qui est toujours en cours d’évaluation fédérale.
Le décret publié mercredi dans la Gazette officielle confirme le « refus » du gouvernement Legault de « délivrer une autorisation» à GNL Québec. Pour en arriver à cette conclusion, il s’appuie sur les conclusions du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui s’était montré très critique envers le projet de liquéfaction et d’exportation par navires de gaz naturel albertain.
Le gouvernement prend également acte du « rapport d’analyse environnementale » produit par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Ce rapport, rappelle le décret, souligne qu’il n’est pas possible « de conclure à l’acceptabilité environnementale du projet en raison des enjeux pour lesquels une grande part d’incertitudes subsiste […] ».
Le rapport conclut que le projet pourrait nuire à la transition énergétique. L’exportation du gaz naturel liquéfié, par navire, aurait aussi pour effet de « pratiquement doubler» la navigation sur le Saguenay, ce qui pourrait nuire au béluga et «provoquer une diminution de la population». Qui plus est, l’équipe d’analyse du ministère constate un «important clivage social» imputable au projet.
Enfin, les experts remettent en question l’attribution d’un bloc d’hydroélectricité à GNL Québec. « N’étant plus en situation de surplus d’électricité, ce bloc d’énergie propre ne serait plus disponible, advenant l’autorisation du projet, pour des projets répondants à des besoins plus stratégiques » pour l’atteinte des cibles de réductions des émissions de gaz à effet de serre.
« Analyse » chez GNL Québec
Maintenant que le décret du gouvernement du Québec est publié, qu’estce que GNL Québec entend faire ? « Nous prenons connaissance ce matin du décret publié. Nous allons transmettre l’information à notre conseil d’administration, qui en tiendra compte dans son analyse des prochaines étapes », a répondu l’entreprise par courriel.
GNL Québec n’a pas précisé si elle souhaite poursuivre le processus fédéral d’évaluation du projet. Ce processus, mené par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, ne peut être stoppé qu’à la demande du promoteur. Sur le site de l’agence fédérale, l’évaluation est toujours inscrite comme étant « en cours ».
L’entreprise Gazoduq, qui pilote le projet de gazoduc de 780 km, n’a pas non plus précisé si elle entend poursuivre le processus d’évaluation environnementale en cours. « L’entreprise suivra de près les décisions qui seront prises par GNL Québec pour la suite des choses de son côté. Cela permettra de préciser du même coup l’avenir du projet Gazoduq », a indiqué mercredi Gazoduq, dans une réponse écrite.