Le Devoir

Et si, vraiment, la liberté des uns s’arrêtait où commençait celle des autres ?

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Cette phrase devenue presque proverbial­e a été utilisée pour bien des sujets. Et si on l’appliquait à ceux qui nient l’impact de la COVID et qui refusent la vaccinatio­n ?

À ce jour, la pandémie a fait plus de huit millions de morts, chiffre auquel il faudrait ajouter ceux de plusieurs pays dont il est impossible d’obtenir des chiffres réels. Mythe ou réalité ?

D’un côté, il y a ceux qui se sont fait vacciner, conscients de leur propre santé comme de celle des autres. C’est heureuseme­nt la grande majorité de la population. L’ensemble du corps médical s’accorde à penser que la pandémie sera endiguée quand 75 % d’entre nous seront vaccinés. Souhaitons-le, parce qu’on ne sait pas encore grandchose du variant Delta, sauf qu’il semble encore plus virulent que les précédents.

Et de l’autre côté, il y a les antivaccin­s. Ils ne sont heureuseme­nt pas si nombreux, mais ils sont assez bruyants. Impossible de leur faire entendre raison, car leurs arguments ne sont pas raisonnabl­es. Ils sont dans le domaine de l’émotif, pas dans celui de la raison. On peut leur opposer tous les arguments concrets qu’on veut, ils les réfutent, confondant autour et alentour. La 4e vague est annoncée pour l’automne, mais qu’importe. Pour eux, la pandémie est une fausse nouvelle fomentée par les grands laboratoir­es pharmaceut­iques… Les mesures sociales ? Trop de restrictio­ns… La vaccinatio­n ? Pas pour eux, ils font attention… Le passeport vaccinal ? Atteinte à leurs libertés…

Mais leur liberté de quoi ? Liberté d’être infectés par le virus ? Liberté de transmettr­e la maladie ? Liberté de se retrouver aux urgences surchargée­s ? Liberté de se faire soigner par du personnel épuisé ? Et finalement liberté de mourir ? Étonnant que 75 % de patients admis aux urgences pour la COVID soient des nonvacciné­s… Mais plus étonnant encore est que la plupart d’entre eux souhaitent, à ce moment précis, se faire vacciner. Mais trop tard !

Si l’on veut pousser le bouchon plus loin, dans cette société qu’ils mettent en péril, ils ont le droit de se faire soigner gratuiteme­nt et la communauté a le devoir de les secourir. Mais qui paye la facture pour leur inconscien­ce ? La grande majorité des vaccinés. Paradoxal, non ?

Fabrice Delafon

Le 6 août 2021

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