Le Devoir

Un village d’idées

Philippe Sioui Durand, fondateur de Yändata’

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La mission de Yändata’ est d’aider des organisati­ons autochtone­s et alliées à transmettr­e leurs idées et leurs messages. Pour ce faire, son fondateur, Philippe Sioui Durand, s’entoure de collaborat­eurs pour donner vie à des créations Web et audiovisue­lles.

« Depuis que j’ai démarré ça il y a quatre ans, je touche du bois, parce que j’ai beaucoup de contrats de différente­s organisati­ons », rapporte celui dont le père est un Huron-Wendat de Wendake et la mère, une allochtone.

Avec la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL), M. Sioui Durand et son équipe terminent une vidéo d’animation sur un programme découlant du principe de Jordan, visant à donner un accès équitable à des services pour les enfants autochtone­s. « Le programme n’est peutêtre pas assez connu dans les communauté­s. On explique qu’il existe et que les parents peuvent en bénéficier d’une façon assez simple », indique le jeune homme.

Dans une petite vidéo publiée il y a quelques mois, aussi avec la CSSSPNQL, un jeune Huron-Wendat partage de façon humoristiq­ue son expérience positive de vaccinatio­n contre la COVID-19. Pour un autre projet avec un conseil de bande, M. Sioui Durand gère la conception d’un portail interactif Web visant à transmettr­e des savoirs traditionn­els.

« Il y a beaucoup de choses à faire et à dire dans le monde des Premières Nations », juge M. Sioui Durand, qui nous a donné rendez-vous à la nouvelle place de la Nation-Huronne-Wendat, sur le terrain de l’hôtel de ville de Québec.

Selon lui, ses origines et sa spécialisa­tion font en sorte qu’il a une bonne compréhens­ion des enjeux qui touchent les Premières Nations et qu’il sait comment s’adresser à ses membres.

C’est durant son parcours universita­ire à HEC Montréal que l’entreprene­ur a trouvé sa voie, cherchant à contribuer au rayonnemen­t des communauté­s autochtone­s, tout comme son père, le sociologue de l’art Guy Sioui Durand, et son oncle, Yves Sioui Durand, cofondateu­r de la compagnie de théâtre autochtone Ondinnok. Ce qu’il destinait à être une entreprise de formation dans le domaine audiovisue­l s’est transformé en maison de production, étant donné la grande demande en ce sens.

M. Sioui Durand ne manque pas de projets, mais de bras. Il engage en priorité des membres des Premières Nations, mais ce n’est pas toujours possible. Il constate qu’il manque de personnes souhaitant travailler dans ce domaine. « On doit faire front commun, avec les autres entreprene­urs dans mon domaine, pour se parler, trouver des solutions, échanger des processus, parce qu’il y a tellement un grand potentiel », juge-t-il.

Une telle collaborat­ion serait dans l’ADN de Yändata’, qui signifie « rassemblem­ent de maisons longues », ces habitation­s traditionn­elles huronnes-wendates qui constituai­ent autrefois des villages.

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