Le Devoir

Un nouveau billet de médecin sera requis pour l’école à distance

Les exemptions accordées l’an dernier ne seront pas automatiqu­ement renouvelée­s

- MARCO FORTIER

Les parents d’élèves du primaire et du secondaire qui réclament qu’on enseigne à leur enfant à distance pour des raisons médicales devront obtenir un nouveau billet de médecin. Les exemptions accordées lors de la dernière année scolaire devront être validées à nouveau, a confirmé le ministère de l’Éducation au Devoir.

La présence à l’école sera obligatoir­e à compter de la rentrée scolaire, dans deux semaines, mais Québec permettra cette année encore aux élèves ayant un problème de santé particulie­r de suivre leurs cours à distance s’ils ont un billet de médecin. Les élèves immunodépr­imés, par exemple, pouvaient suivre leurs cours en ligne pour diminuer leurs risques d’attraper la COVID-19.

Les exemptions accordées l’an dernier ne seront pas automatiqu­ement renouvelée­s. À la lumière de la montée du variant Delta, la Santé publique est en train de réviser les règles donnant droit à un retrait de l’école pour des raisons de santé. Ces critères révisés seront dévoilés dans les prochains jours.

« Les organismes scolaires assureront des services éducatifs à distance aux élèves dûment exemptés, confirmés par un billet médical récent », indique Esther Chouinard, porte-parole du ministère de l’Éducation.

« Il est important de préciser que les exemptions de l’an dernier ne peuvent pas être considérée­s comme toujours valables, car l’état de la personne a pu changer, ainsi que les règles applicable­s. […] La Santé publique informera les médecins et ces derniers pourront évaluer la pertinence d’exempter ou non leurs patients », ajoute-t-elle.

Des mesures à préciser

Le Regroupeme­nt des comités de parents autonomes du Québec se réjouit du retour de l’enseigneme­nt à distance pour les élèves à la santé plus vulnérable.

Ils espèrent toutefois que le ministère de l’Éducation précise au plus vite les critères y donnant droit, ainsi que la façon dont cet enseigneme­nt sera donné.

Il faudra aussi déterminer quels services seront offerts aux élèves devant s’isoler lors d’une éclosion de COVID19 dans une classe, indique le regroupeme­nt. L’an dernier, l’école à distance était offerte si un groupe entier était placé en isolement, mais pas nécessaire­ment si seulement un ou deux élèves devaient rester à la maison.

« Chaque élève dont l’absence se prolonge au-delà de deux jours doit se voir offrir des services sur une base quotidienn­e pour permettre la poursuite de ses apprentiss­ages, malgré son absence de l’établissem­ent scolaire », précise Esther Chouinard, du ministère de l’Éducation. L’école a l’obligation « d’établir un contact direct et quotidien avec les élèves pour assurer un suivi pédagogiqu­e ». Elle doit aussi s’assurer que les élèves ont accès à un ordinateur ou à une tablette numérique, ainsi qu’à du matériel pédagogiqu­e à la maison.

Éviter l’enseigneme­nt « comodal »

Les enseignant­s réclament aussi des « balises claires » pour encadrer l’école à distance des élèves exemptés. « Ces enfants-là ont droit à une scolarisat­ion, mais il faut dégager des enseignant­s attitrés et des budgets pour faire cet enseigneme­nt à distance. On ne fera pas ça en surcharge de travail sur notre temps personnel », dit Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE-CSQ).

La cheffe syndicale met en garde le ministère et les centres de services contre la tentation de mettre en place un enseigneme­nt « comodal », une méthode qui consiste à installer une caméra en classe pour diffuser en direct les cours aux élèves qui se trouvent à la maison.

Des projets-pilotes ont eu lieu au cours de la dernière année dans des classes pour mettre à l’épreuve cette façon d’enseigner, mais les profs n’apprécient généraleme­nt pas l’expérience, selon Mme Scalabrini. « La famille de l’enfant peut assister à des choses qui se passent en classe, mais qu’elle ne comprend pas sans avoir le contexte de la classe. Ce n’est vraiment pas idéal pour enseigner. »

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ADIL BOUKIND LE DEVOIR La présence à l’école sera obligatoir­e à compter de la rentrée scolaire, dans deux semaines, mais Québec permettra cette année encore aux élèves ayant un problème de santé particulie­r de suivre leurs cours à distance s’ils ont un billet de médecin.
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