Un nouveau billet de médecin sera requis pour l’école à distance
Les exemptions accordées l’an dernier ne seront pas automatiquement renouvelées
Les parents d’élèves du primaire et du secondaire qui réclament qu’on enseigne à leur enfant à distance pour des raisons médicales devront obtenir un nouveau billet de médecin. Les exemptions accordées lors de la dernière année scolaire devront être validées à nouveau, a confirmé le ministère de l’Éducation au Devoir.
La présence à l’école sera obligatoire à compter de la rentrée scolaire, dans deux semaines, mais Québec permettra cette année encore aux élèves ayant un problème de santé particulier de suivre leurs cours à distance s’ils ont un billet de médecin. Les élèves immunodéprimés, par exemple, pouvaient suivre leurs cours en ligne pour diminuer leurs risques d’attraper la COVID-19.
Les exemptions accordées l’an dernier ne seront pas automatiquement renouvelées. À la lumière de la montée du variant Delta, la Santé publique est en train de réviser les règles donnant droit à un retrait de l’école pour des raisons de santé. Ces critères révisés seront dévoilés dans les prochains jours.
« Les organismes scolaires assureront des services éducatifs à distance aux élèves dûment exemptés, confirmés par un billet médical récent », indique Esther Chouinard, porte-parole du ministère de l’Éducation.
« Il est important de préciser que les exemptions de l’an dernier ne peuvent pas être considérées comme toujours valables, car l’état de la personne a pu changer, ainsi que les règles applicables. […] La Santé publique informera les médecins et ces derniers pourront évaluer la pertinence d’exempter ou non leurs patients », ajoute-t-elle.
Des mesures à préciser
Le Regroupement des comités de parents autonomes du Québec se réjouit du retour de l’enseignement à distance pour les élèves à la santé plus vulnérable.
Ils espèrent toutefois que le ministère de l’Éducation précise au plus vite les critères y donnant droit, ainsi que la façon dont cet enseignement sera donné.
Il faudra aussi déterminer quels services seront offerts aux élèves devant s’isoler lors d’une éclosion de COVID19 dans une classe, indique le regroupement. L’an dernier, l’école à distance était offerte si un groupe entier était placé en isolement, mais pas nécessairement si seulement un ou deux élèves devaient rester à la maison.
« Chaque élève dont l’absence se prolonge au-delà de deux jours doit se voir offrir des services sur une base quotidienne pour permettre la poursuite de ses apprentissages, malgré son absence de l’établissement scolaire », précise Esther Chouinard, du ministère de l’Éducation. L’école a l’obligation « d’établir un contact direct et quotidien avec les élèves pour assurer un suivi pédagogique ». Elle doit aussi s’assurer que les élèves ont accès à un ordinateur ou à une tablette numérique, ainsi qu’à du matériel pédagogique à la maison.
Éviter l’enseignement « comodal »
Les enseignants réclament aussi des « balises claires » pour encadrer l’école à distance des élèves exemptés. « Ces enfants-là ont droit à une scolarisation, mais il faut dégager des enseignants attitrés et des budgets pour faire cet enseignement à distance. On ne fera pas ça en surcharge de travail sur notre temps personnel », dit Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).
La cheffe syndicale met en garde le ministère et les centres de services contre la tentation de mettre en place un enseignement « comodal », une méthode qui consiste à installer une caméra en classe pour diffuser en direct les cours aux élèves qui se trouvent à la maison.
Des projets-pilotes ont eu lieu au cours de la dernière année dans des classes pour mettre à l’épreuve cette façon d’enseigner, mais les profs n’apprécient généralement pas l’expérience, selon Mme Scalabrini. « La famille de l’enfant peut assister à des choses qui se passent en classe, mais qu’elle ne comprend pas sans avoir le contexte de la classe. Ce n’est vraiment pas idéal pour enseigner. »