Et la discrimination dans l’embauche ?
5 août 2021. Le directeur du quotidien Le Devoir publie un éditorial traitant de la pénurie de main-d’oeuvre et de solutions pour corriger la situation. Comme d’autres, il passe sous silence la discrimination dans l’embauche. Ce n’est pas nouveau ! Ce n’est qu’une fois de plus dans le traitement de ce sujet.
Pourtant, la discrimination dans l’embauche est un fléau qui prive les employeurs de ressources compétentes, en plus de détruire la vie financière, psychologique et professionnelle de nombre de personnes aptes au travail qui, notamment, sont titulaires d’un diplôme universitaire. Il suffit d’examiner le Rapport statistique sur la clientèle des programmes d’assistance sociale de mai 2021 du ministère du Travail, de l’Emploi été de la Solidarité sociale pour constater que des personnes sont bénéficiaires de l’aide sociale bien qu’elles n’aient aucune contrainte à l’emploi. Il en est ainsi pour des titulaires d’autres diplômes. Je doute qu’elles aient choisi d’être bénéficiaires de l’aide sociale.
Combien ces personnes coûtent-elles à l’État du fait de leur condition sociale, alors qu’elles sont aptes au travail ? Loin de moi l’intention de les blâmer ! Je blâme plutôt ces dirigeants et gestionnaires de tous les secteurs d’activité qui rejettent la candidature de personnes aptes au travail du fait de leur âge, de leur race, de leur formation ou de leur expérience. Je blâme ces dirigeants qui préfèrent se plaindre de la pénurie de main-d’oeuvre au lieu de faire preuve d’ouverture d’esprit et de rencontrer des personnes qui ne demandent rien de mieux que de sortir de l’enfer de l’aide sociale. Est-ce normal que des personnes titulaires d’un diplôme soient classées parmi les bénéficiaires de l’aide sociale sans avoir de contrainte à l’emploi ? Est-ce normal que des personnes soient exclues du marché du travail en raison de leurs caractéristiques personnelles ? Les articles 10, 16 et 18 de la Charte des droits et des libertés sont pourtant clairs en matière de discrimination.
Pis encore, la discrimination dans l’embauche prive l’État de revenus de taxes et d’impôts, en plus d’augmenter ses dépenses en raison des programmes mis en place pour aider diverses catégories de personnes. À combien se chiffrent les pertes de l’État ?