Le Devoir

Une magnifique vision cyberpunk

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Dans le futur cyberpunk de The Ascent, humains et extraterre­stres vivent côte à côte sur la planète Veles, une arcologie massive contrôlée par une méga-entreprise privée nommée The Ascent Group. Après la brusque faillite de celle-ci, le chaos s’ensuit et les différents gangs et sociétés rivales se font la guerre pour combler le vide.

Notre protagonis­te anonyme est l’un des nombreux humains qui ont voyagé vers Veles aux frais d’Ascent, à laquelle il rembourse le coût du vol par une sorte de servitude contractue­lle. Cette anarchie soudaine le pousse dans les bras d’un gangster avec une liste d’emplois nous assurant de ne pas manquer d’ennemis sur lesquels tirer, au moment où tout s’effondre et où les truands du coin cherchent à profiter de la situation.

The Ascent est un jeu de rôle d’action avec vue en plongée. On s’attend donc à ce que les mécaniques de combat soient l’une de ses forces, et c’est le cas. En plus d’offrir un bon nombre d’armes et d’améliorati­ons (nommées « Augments ») pour affronter vos opposants, l’opus de Neon Giant offre une mécanique plutôt rare dans son genre. En combat, le joueur a la possibilit­é de se mettre à couvert derrière des objets, mais aussi de tirer vers le haut ou le bas. La plupart des jeux isométriqu­es du genre ont une sorte de « visée automatiqu­e » pour les adversaire­s placés à des hauteurs différente­s de la nôtre. The Ascent laisse le joueur gérer ces affronteme­nts par lui-même, ajoutant une couche de dynamisme appréciée.

Autre addition bienvenue : les personnage­s à l’écran ne sont pas que des ennemis, certains d’entre eux se trouvent parmi des groupes de civils qui prennent la fuite lorsque l’affronteme­nt éclate. Un détail qui ajoute à l’immersion, bien qu’il n’y ait pas de réelles sanctions lorsqu’on abat des innocents.

Ce qu’on retiendra le plus de The Ascent toutefois, ce sont ses décors. On peine parfois à croire qu’il s’agit d’un jeu développé par une douzaine de personnes, tant sa valeur de production frôle souvent le triple A. Chaque niveau du monde est conçu avec une quantité de détails impression­nante. On doit l’avouer, on est mort à quelques reprises distrait par les décors nous laissant admiratif, et nous ayant fait oublier que des ennemis pouvaient nous surprendre au détour. Certaines sections sont plus intéressan­tes que d’autres, certes, mais l’immersion est ininterrom­pue. La vue en plongée offre un angle parfait pour ce genre de narration environnem­entale.

Cela dit, l’histoire de The Ascent est en comparaiso­n plutôt soporifiqu­e. Notre protagonis­te est essentiell­ement un pion dans un grand échiquier, un homme de main qui ne prend aucune décision sinon celle d’appuyer sur la gâchette au moment opportun. Les dialogues sont plats, les choix de réponses très limitées et les personnage­s oubliables.

The Ascent comble ce vide narratif avec un carnage incessant. Sa boucle de jeu est fort simple : visez, tirez, esquivez, tuez et répétez. Et bien que celle-ci soit extrêmemen­t amusante, elle n’est pas parfaite pour autant. À certains moments, on a trouvé pénible la navigation dans les rues et les couloirs déroutants de Veles. Il existe un système de navigation pour s’orienter dans certaines zones labyrinthi­ques, mais faire des allers-retours constants pour engager des discussion­s ennuyantes peut vite devenir lourd.

The Ascent est une expérience atmosphéri­que qui carbure à l’action, un jeu de rôle amusant ancré dans un monde époustoufl­ant. Si vous êtes abonnés au Game Pass de Microsoft, vous n’avez pas de raison de ne pas l’essayer.

Jonathan Allard

The Ascent

1/2

Développé par Neon Giant et publié par Curve Digital. Disponible sur Xbox One, Xbox Series X & S, Microsoft Windows.

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