Farce universitaire
L’incursion comique des producteurs de Game of Thrones passe à côté de l’essentiel : nous faire (sou)rire
Rares sont les séries de fiction qui s’aventurent dans les coulisses de l’enseignement universitaire. On était donc très curieux de Directrice, cette comédie produite par les showrunners de Game of Thrones. D’autant que la formidable actrice canadienne Sandra Oh (Killing Eve) y tient le rôle d’une professeure quarantenaire d’origine coréenne qui devient la première femme (et personne d’une minorité visible) à occuper le poste de directrice du département d’anglais d’une université américaine prestigieuse.
Très vite, ce rôle de pionnière dans un département en déclin, avec un corps professoral qui l’est tout autant, se révélera être un cadeau empoisonné, et ce, à plusieurs égards que nous vous laisserons le « plaisir » de découvrir. Les guillemets sont de mise ici, car malheureusement, cette première série signée par l’actrice Amanda Peet, sous ses dehors de comédie féministe abordant les questions d’identité culturelle en milieu « conservateur », offre des intrigues simplistes et inachevées, et des personnages unidimensionnels, qui dépassent rarement les stéréotypes de professeurs engoncés dans leurs habitudes et réfractaires à la nouveauté.
La vedette principale et plusieurs de ses collègues, dont Holland Taylor et Jay Duplass, font ce qu’ils peuvent pour tirer le meilleur de ces personnages à peine esquissés et nous faire sourire. Il reste que l’on rit rarement devant cette comédie d’erreurs. En fait, c’est lors des moments plus sérieux, lorsqu’elle s’intéresse à la vie personnelle et familiale de l’héroïne et aux dilemmes moraux qui en découlent, que Directrice se révèle plus réussie.
Directrice (V.F. de The Chair) Netflix, dès le 20 août