Le Devoir

Les Éleveurs de porcs demandent à Legault d’intervenir

L’entente de principe qui aurait pu mettre fin au conflit de travail a été rejetée mardi

- STÉPHANE ROLLAND

Devant l’impasse des négociatio­ns entre Olymel et les travailleu­rs de l’usine de Vallée-Jonction, les Éleveurs de porcs du Québec demandent l’interventi­on personnell­e du premier ministre François Legault pour résoudre le conflit.

Les travailleu­rs du syndicat affilié à la CSN ont rejeté à 57 % l’entente de principe, conclue le 14 août, entre les représenta­nts syndicaux et la direction.

Pour David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec, le rejet est une « véritable claque au visage » de ses membres, qui sont les « victimes » de ce conflit.

« C’est fini le placotage, ça fait 23 séances [de négociatio­n] qu’ils ont, déplore-t-il lors d’une conférence de presse à Longueuil. Il faut que ça se règle rapidement. »

150 000 bêtes en attente d’abattage

Le nombre de porcs en attente d’abattage a franchi un nouveau record de 150 000 bêtes, rapporte l’associatio­n. M. Duval estime que dans les conditions actuelles, il faudra au moins six mois pour que la situation revienne à la normale.

Une dizaine de jours après avoir dit que les éleveurs n’auraient bientôt pas le choix de procéder à « l’abattage humanitair­e », M. Duval répond qu’il ne peut dire à quel moment les éleveurs seraient contraints d’euthanasie­r les porcs entassés dans leur parc.

Régler le conflit le plus rapidement possible

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a nommé Jean Poirier à titre de médiateur spécial « afin de régler le conflit le plus rapidement possible », a-t-il annoncé sur Twitter.

« M. Poirier possède une vaste connaissan­ce de l’industrie et a toutes les compétence­s requises pour aider les parties à dénouer l’impasse. »

La direction de l’entreprise a exprimé sa vive déception plus tôt mercredi devant le rejet des employés syndiqués.

« Une entente de principe n’est pas un menu à la carte. On ne peut choisir uniquement ce qui fait son affaire », réagit Paul Beauchamp, le premier vice-président d’Olymel, par communiqué.

Au bout des capacités financière­s

M. Beauchamp affirme qu’Olymel est arrivé au bout de ses capacités financière­s « sans que cela compromett­e la viabilité et la pérennité de l’usine ». L’employeur invite les travailleu­rs à reconsidér­er leur position.

Du côté des employés syndiqués, Martin Maurice, président du Syndicat des travailleu­rs d’Olymel à Vallée-Jonction (CSN), a précisé par voie de communiqué, mardi soir, que les employés avaient rejeté l’entente parce qu’ils ne la jugeaient pas satisfaisa­nte.

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