Le Devoir

Une commission sur deux jours

Pas moins de 18 intervenan­ts seront entendus

- JOCELYNE RICHER À QUÉBEC

Ce seront au total 18 intervenan­ts qui viendront se prononcer sur la pertinence d’imposer la vaccinatio­n au personnel soignant, voire de l’étendre à d’autres types de travailleu­rs, en commission parlementa­ire jeudi et vendredi.

Les partis d’opposition ont réussi à convaincre le gouverneme­nt Legault d’accepter que le ministre de la Santé, Christian Dubé, et le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, fassent partie de ceux appelés à justifier l’intention du gouverneme­nt d’aller de l’avant avec le principe même de la vaccinatio­n obligatoir­e contre le virus de la COVID-19.

Comme prévu et souhaité par les partis d’opposition, la consultati­on durera deux jours complets, soit en personne au parlement ou en visioconfé­rence. Quant à eux, les élus seront sur place et pourront poser leurs questions aux témoins. Au départ, le gouverneme­nt voulait limiter la consultati­on à une seule journée.

Le jeudi 26 août, le milieu syndical bien implanté dans le réseau de la santé sera largement représenté, avec la Fédération interprofe­ssionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui représente les infirmière­s, la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, les regroupeme­nts de médecins, soit la Fédération des médecins spécialist­es du Québec (FMSQ) et la Fédération des médecins omnipratic­iens du Québec (FMOQ), de même que l’Alliance du personnel profession­nel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

Le lendemain, le vendredi, sera la journée la plus chargée. Elle sera axée sur les domaines de l’éducation et des services de garde, avec la Fédération autonome de l’enseigneme­nt (FAE), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des cégeps, le Bureau de coopératio­n interunive­rsitaire, l’Associatio­n québécoise des centres de la petite enfance et l’Associatio­n des garderies non subvention­nées en installati­on.

Parmi les autres experts consultés, on entendra aussi la Coalition des entreprise­s de services paramédica­ux du Québec, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, l’Ordre des sagesfemme­s du Québec, l’Institut national de santé publique du Québec et le Barreau du Québec.

« Plus de fermeté »

La semaine dernière, le premier ministre François Legault avait annoncé l’intention de son gouverneme­nt de rendre la vaccinatio­n contre le virus de la COVID-19 obligatoir­e pour tous ceux travaillan­t dans le secteur de la santé, au privé comme au public, étant en contact plus de 15 minutes avec les patients. Cela incluait les infirmière­s, les médecins, les préposés aux bénéficiai­res des centres d’hébergemen­t pour personnes âgées, de même que les ambulancie­rs, notamment.

Le premier ministre avait noté qu’une commission parlementa­ire était de mise, étant donné que la décision gouverneme­ntale mettait en cause l’intégrité physique des gens et leur droit au travail.

La commission devra aborder aussi l’enjeu des sanctions imposées aux récalcitra­nts, qu’on pense au congé forcé sans solde, voire au congédieme­nt, éventuelle­ment.

Dimanche, la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a répliqué au premier ministre en réclamant que la vaccinatio­n soit rendue obligatoir­e pour tous les employés de l’État, incluant les enseignant­s et les éducatrice­s en garderies, de même que toute personne fréquentan­t les campus collégiaux et universita­ires.

L’heure n’est donc plus « aux demimesure­s », selon elle, mais à « plus de fermeté », alors que le Québec doit composer avec une quatrième vague de pandémie.

Les fonctionna­ires se sont sentis interpellé­s par la sortie des libéraux et ont réclamé lundi d’être entendus eux aussi à la commission, par l’entremise de leur syndicat, le Syndicat de la fonction publique et parapubliq­ue du Québec (SFPQ), qui représente 30 000 employés de l’État.

Interrogé au sujet des éducatrice­s en garderie, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, n’a pas voulu s’engager sur la vaccinatio­n obligatoir­e. « Mon avis sur le sujet, c’est qu’on doit tous se faire vacciner. C’est mon avis personnel », a-t-il dit en conférence de presse sur un autre sujet, préférant entendre les intervenan­ts en commission avant de se prononcer sur le fond de la question. Son ministère ne tient pas de statistiqu­es sur le pourcentag­e d’éducatrice­s ayant déjà reçu les deux doses.

Newspapers in French

Newspapers from Canada