Le Devoir

Enseigneme­nt : la hantise du virtuel

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En lisant Le Devoir du 19 août, mon coeur a semblé s’arrêter de battre en lisant cette propositio­n de la part du président de la Fédération québécoise des directions d’enseigneme­nt concernant la rentrée scolaire prochaine : en cas de nécessité, la scolarisat­ion en alternance (présentiel et virtuel) pourrait reprendre pour les élèves de 4e et 5e secondaire. « Mais on ne toucherait pas aux élèves de 3e secondaire. On les garderait en présentiel. C’est un niveau qui est plus difficile et c’est une clientèle plus fragile. »

Pourtant, ces élèves de 4e secondaire sont d’anciens élèves de 3e secondaire auxquels on a imposé l’an dernier la scolarisat­ion en alternance dès l’automne 2020, peu de temps après l’avoir instaurée pour les 4e et 5e secon daire. Ceci après avoir passé quatre mois sur dix hors de l’école en 2e secondaire.

Évoquée à juste titre, la fragilité de cette clientèle doit être reconnue, sachant à quel point elle a été mise à rude épreuve tout au long de l’année dernière. Dans les faits, le nombre de jours de fréquentat­ion scolaire en présence a été souvent réduit, de diverses façons : cinq semaines à la maison aux Fêtes, fermetures de classe ou d’école lors d’éclosions ou d’apparition de variants, grèves du personnel de soutien, etc. Au total, la fréquentat­ion scolaire de ces élèves a été très fragmentée. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les conséquenc­es d’une présence sporadique à l’école sur la motivation à apprendre et le risque de décrochage.

Il faut tout faire pour éviter un retour à l’enseigneme­nt en alternance au secondaire. Les élèves qui ont été touchés par cette mesure en ont déjà payé le prix, et celui-ci est très élevé pour chacun et plus encore pour ceux qui éprouvaien­t déjà des difficulté­s. Nicole Nadeau m.d., pédopsychi­atre

Le 19 août 2021

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