Le Devoir

VALÉRIE PLANTE RÉCLAME UN MEILLEUR CONTRÔLE DES ARMES À FEU

La mairesse de Montréal a dévoilé mardi la liste de ses demandes aux chefs de parti en campagne électorale

- JEANNE CORRIVEAU LE DEVOIR

Montréal étant aux prises avec une multiplica­tion d’incidents violents, Valérie Plante réclame des partis fédéraux qu’ils s’engagent à exercer un meilleur contrôle des armes à feu à l’échelle du pays.

« La circulatio­n des armes n’a pas de frontières et les actions immédiates sont absolument nécessaire­s », a indiqué la mairesse de Montréal mardi, alors qu’elle présentait la liste de ses demandes à l’endroit des chefs des partis fédéraux engagés dans une campagne électorale.

Valérie Plante souhaite que le prochain gouverneme­nt fédéral interdise la possession privée d’armes de poing et d’assaut, qu’il mette en place un programme obligatoir­e de rachat des armes à feu et qu’il impose un meilleur contrôle des armes à la frontière. « Je pense qu’il n’y a aucun parti fédéral qui, en ce moment, peut ignorer la situation », a-telle déclaré, en évoquant les événements violents impliquant des armes qui se sont multipliés au cours des derniers mois. Selon elle, l’escouade de lutte contre le trafic d’armes (ELTA), mise en place par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à la fin de 2020, ne suffit pas à la tâche pour réellement contrer le phénomène. « C’est bien beau, d’enlever des armes [de la circulatio­n] avec le SPVM, mais s’il continue d’en entrer facilement, on se bat contre un moulin à vent. »

Il y a près de trois semaines, la mairesse et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, ont annoncé la création d’une équipe permanente de lutte contre le trafic d’armes et la criminalit­é grâce à une collaborat­ion entre le SPVM et la SQ. Valérie Plante souhaite que la GRC s’allie au projet.

La mairesse réclame aussi un financemen­t fédéral de 5 millions par année pour les organismes qui oeuvrent en prévention de la criminalit­é.

Ce n’est pas la première fois que Valérie Plante demande que le gouverneme­nt fédéral légifère en matière de contrôle des armes de poing. D’autres villes canadienne­s, dont Toronto et Vancouver, ont par le passé exprimé le même souhait.

Le logement au menu

La liste des demandes de l’administra­tion Plante ne se limite pas à la sécurité, mais comprend également une accélérati­on de la constructi­on de logements abordables et la rénovation du parc de logements sociaux. La mairesse s’est d’ailleurs réjouie de l’intérêt des partis fédéraux à l’égard des dossiers d’habitation, un sujet habituelle­ment négligé en campagne électorale, a-t-elle souligné.

La mairesse espère aussi que le prochain gouverneme­nt fédéral appuiera Montréal dans sa transition écologique et dans la décontamin­ation de terrains situés dans l’est de l’île. Ottawa doit aussi continuer à financer des projets de transports structuran­ts, mais, à court terme, il lui faut aider financière­ment les sociétés de transport, dont la Société de transport de Montréal (STM), qui ont essuyé des pertes importante­s en raison de la pandémie, a fait valoir la mairesse.

Au passage, Valérie Plante a suggéré que le gouverneme­nt fédéral aille de l’avant avec un projet de réaménagem­ent de l’autoroute Bonaventur­e, « qui doit prévoir un accès au fleuve ».

Intrusion

Le point de presse de la mairesse, qui se déroulait à l’extérieur de l’hôtel de ville, a été interrompu par un homme opposé aux mesures sanitaires qui a longuement entretenu la mairesse de ses préoccupat­ions et demandé la tenue d’un débat sur le passeport vaccinal. L’événement de presse s’est finalement poursuivi à l’intérieur de l’édifice.

Invitée à commenter l’incident, la mairesse a eu cette réflexion : « On est dans une démocratie. Les gens ont le droit de s’exprimer [et ont le] droit à leur opinion. Je ne la partage pas, étant donné le nombre de personnes qui sont décédées au cours des 18 derniers mois, ici, à Montréal, mais également au pays, a-t-elle expliqué. Moi, je me base sur des faits et sur la science. […] La vaccinatio­n est la solution. »

C’est bien beau, d’enlever des armes [de la circulatio­n] avec le SPVM, mais s’il continue d’en entrer facilement, on se bat contre un moulin à vent VALÉRIE PLANTE »

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