Le Devoir

Peu d’environnem­ent sur Instagram en 2019

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La campagne électorale fédérale de 2019 était placée sous le signe d’une mobilisati­on sans précédent de la jeunesse en faveur de l’action climatique, avec notamment l’imposante manifestat­ion à Montréal à laquelle avait participé la jeune militante Greta Thunberg. Malgré cela, les enjeux environnem­entaux ont été peu mis en avant sur le très populaire réseau social Instagram, a constaté Charles-Antoine Millette, chercheur à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Dans le cadre d’un projet mené avec le Groupe de recherche en communicat­ion politique de l’Université Laval, il a analysé 516 publicatio­ns des chefs et des partis politiques fédéraux. « À l’exception du Parti vert du Canada, les partis politiques fédéraux et les chefs ont très peu parlé d’environnem­ent sur Instagram », résume-t-il. Au total, seulement 11 % des publicatio­ns des chefs parlaient d’environnem­ent, contre 36 % pour les partis.

cement : en transport (toujours plus de véhicules, et des plus gros), en logements (toujours plus de logements, et des plus gros), en objets consommés (toujours plus de pièces d’équipement, qui sont remplacées rapidement) et en alimentati­on (plus de calories ingérées — avec les enjeux d’obésité croissante que cela induit) », explique M. Pineau dans une réponse écrite.

Il souligne toutefois que les gouverneme­nts doivent eux aussi agir à la hauteur de la crise, ce qu’ils ne font toujours pas. Un point de vue que partage la directrice des politiques nationales du Réseau action climat Canada, Caroline Brouillett­e. « Les gouverneme­nts ont les outils et le pouvoir de rompre la dépendance de notre économie aux fossiles et de rendre des choix faibles en carbone plus faciles. » Elle rappelle d’ailleurs que, dans un rapport publié en mai et portant sur les moyens à prendre pour atteindre la carboneutr­alité d’ici 2050, « l’Agence internatio­nale de l’énergie évalue que les changement­s de comporteme­nt individuel­s compteront pour seulement 4 % de la réduction des émissions de gaz à effet de serre nécessaire pour atteindre cette cible ».

Ce même rapport est aussi sans équivoque : pour espérer pouvoir limiter les dérèglemen­ts du climat mondial, il ne faut plus lancer de nouveaux projets d’exploratio­n d’énergies fossiles. « Malheureus­ement, on retrouve toujours chez la plupart des partis cette dissonance cognitive où l’on propose des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sans mettre fin à l’expansion de la production et à l’exportatio­n d’énergies fossiles », déplore Mme Brouillett­e. Avec l’appui indéfectib­le offert par Ottawa au cours des dernières années, Terre-Neuve souhaite ainsi doubler la production pétrolière en milieu marin, et ce, après 2030. La Régie de l’énergie du Canada prévoit aussi une croissance de la production pétrolière et gazière au pays, essentiell­e pour répondre à la demande hors des frontières canadienne­s.

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