Le Devoir

À Fredericto­n, les verts n’ont pas dit leur dernier mot

- ÉLECTIONS FÉDÉRALES ANNE-MARIE PROVOST À FREDERICTO­N

Fredericto­n fait partie des circonscri­ptions à surveiller lors des élections fédérales. La région du Nouveau-Brunswick suscite l’intérêt depuis que la députée Jenica Atwin est passée des verts aux libéraux cet été. Le coup a été dur, mais cela n’a pas déstabilis­é l’organisati­on, qui garde espoir de remporter le scrutin.

La candidate verte Nicole O’Byrne a des journées occupées. Depuis quelques semaines, la professeur­e de droit de l’Université du Nouveau-Brunswick,

âgée de 49 ans, multiplie les événements et le porte-à-porte dans la circonscri­ption de Fredericto­n. Lorsque nous l’avons rencontrée à la ferme Hayes, sur la Rive-Nord, près de la capitale de la province bilingue des Maritimes, une vingtaine de partisans du parti étaient réunis sous un soleil de plomb, et elle naviguait d’une personne à l’autre.

Le départ de Jenica Atwin a été déconcerta­nt, dit-elle, et a déçu les militants qui, depuis plusieurs années, consacraie­nt leurs efforts à faire élire un représenta­nt vert. La députée s’est ralliée aux libéraux après avoir qualifié la politique d’Israël en Palestine d’apartheid et critiqué la position de la cheffe, Annamie Paul. Nicole O’Byrne ne tire toutefois pas à boulets rouges sur la députée.

mais on a démontré qu’on était là pendant la crise, on va être là dans l’avenir. »

Au chapitre des dépenses, Justin Trudeau défend toujours mordicus son choix d’endetter le pays à des niveaux record durant la pandémie de COVID-19. « On s’est endetté pour que les gens n’aient pas à s’endetter », a lâché le chef libéral, illustrant le fait que le taux d’emprunt du Canada est plus faible que celui du simple citoyen qui met « son loyer sur la carte de crédit. »

Finalement, Justin Trudeau a rejeté l’idée que cette élection représente un référendum sur son leadership de premier ministre. « Je ne pense pas. Oui, je vois la vague de rage. Des gens sont en train de manifester de manière intense, même violente, mais c’est une petite minorité », a-t-il ajouté, en référence aux manifestat­ions hostiles qui ont accompagné ces rassemblem­ents ce week-end, et qui ont réussi à faire annuler un évènement de campagne en Ontario vendredi.

Deux pipelines pour O’Toole

Second chef sur la sellette, le chef conservate­ur a dit qu’il allait limiter la constructi­on des pipelines à deux : Trans Mountain et Northern Gateway. Premier ministre, il n’imposerait pas un tracé de pipeline au Québec. « Non, je vais travailler avec les provinces », a assuré Erin O’Toole.

Le chef a dû se défendre du fait que son parti n’a pas entériné une motion visant à reconnaîtr­e l’existence des changement­s climatique­s, en mars. Il a souligné à grands traits et à plusieurs reprises avoir un plan pour respecter les cibles de l’Accord de Paris, et assure que tous ses candidats « sont en accord avec [son] plan ».

Il a dû se défendre après que d’étranges allégation­s de la députée conservatr­ice de la région d’Ottawa, Cheryl Gallant, ont fait surface. Dans un dépliant remis à ses commettant­s, elle leur demande de « transforme­r les prochaines élections en un référendum sur un nombre croissant de confinemen­ts ». Sur le plateau de Radio-Canada, Erin O’Toole n’a pas voulu condamner ses propos.

Le chef conservate­ur a expliqué son appui sans réserve au 3e lien entre Québec et Lévis. « C’est un exemple de fédéralism­e de partenaria­t, a-t-il dit. C’est très important de respecter les priorités sur le terrain. » Il a mentionné l’appui de municipali­tés et du premier ministre François Legault pour démontrer que ce projet est important localement.

Même s’il promet de bonifier sans condition les transferts en santé de 6 % par an, il ne s’engage pas à verser d’abord un paiement de 28 milliards exigé par les provinces, mais n’a pas fermé complèteme­nt la porte non plus. « Si on a une croissance économique, 6 % c’est le minimum. Mais c’est important de respecter les compétence­s. »

Les candidats seront appelés à débattre de nouveau jeudi lors du « face-àface » au réseau TVA, puis le mercredi 8 septembre pour le débat en français organisé par la Commission aux débats des chefs. Le débat en anglais est prévu le lendemain, le 9 septembre.

Le compte rendu complet, avec les chefs Yves-François Blanchet du Bloc québécois, Jagmeet Singh du Nouveau Parti démocratiq­ue et Annamie Paul du Parti vert du Canada, sera publié en ligne.

O’Toole assure avoir un plan pour respecter les cibles de l’Accord de Paris

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