Des élections en pleine urgence climatique
La politique est une chose bien étrange en temps d’élections. Beaucoup de court terme et pas de vision d’avenir qui soit cohérente avec les constats scientifiques. Si on met de côté le Parti vert qui se démêle avec ses débats internes au sujet de problèmes externes, qu’en est-il des autres partis fédéraux ?
Le Parti conservateur du Canada est manifestement pour le développement des énergies fossiles, même s’il reconnaît du bout des lèvres les changements climatiques, qu’il n’ose pas nommer “urgence climatique”. Il ne faudrait pas faire peur au monde.
Le Parti libéral du Canada est pour tout et de tout bord. Il veut l’oeuf et la poule en santé. Il veut satisfaire les demandes de l’Accord de Paris, mais il veut promouvoir le pétrole carboneutre, oxymore fatal pour la logique.
Le Nouveau Parti démocratique veut verdir tout, et en même temps, il donne son appui au développement du gaz de schiste dans le nord de la Colombie-Britannique. Gaz qui sera exporté sous forme de GNL, mauvais souvenir au Québec, vers l’Asie au profit des compagnies. Et ceci pour faire plaisir aux électeurs de la province et aux chefs des Premières Nations qui ont signé des accords avec les compagnies gazières.
Le Bloc québécois est pour les énergies renouvelables et donne un appui mou au projet de
3e lien à Québec pour flatter les F150 de la rive sud du fleuve. Erreur de stratégie ou erreur de compréhension des enjeux ?
Quoi penser de toute cette incohérence dans les positions des partis ? Mon opinion est que le calcul politique compte plus que les 3949 pages du rapport du GIEC qui démontre bien l’urgence climatique. Que peuvent faire les citoyens devant une telle kermesse des idées dangereuses ? Se mettre à la tâche, rencontrer les candidates et candidats aux élections et les talonner pour leur faire comprendre que le court terme n’assure pas la survie des humains sur la planète. L’avenir s’écrit maintenant.
Autre chose à faire après les élections, continuer à pousser les élus dans la bonne direction pour les années à venir. Si les gouvernements ne font pas le travail correctement, les citoyens doivent s’impliquer activement et régulièrement. Bruno Detuncq, professeur à la retraite de Polytechnique de Montréal
Le 30 août 2021