Le Devoir

Comment freiner l’exode dans les résidences privées pour aînés

- Lucie Longchamps et Marlène Ross Respective­ment vice-presidente de la FSSS-CSN et représenta­nte des centres d’hébergemen­t privés de la FSSS-CSN

Il y a quelques jours, le RQRA, le Regroupeme­nt des résidences privées pour aînés, s’inquiétait de la fin des primes pour le personnel des RPA à la fin de la crise sanitaire. Il y a en effet lieu d’être préoccupé par l’exode des travailleu­rs. Mais permettezn­ous de remettre les pendules à l’heure.

Une chose est certaine, c’est qu’il est bien difficile d’attirer et de retenir le personnel dans les RPA. La raison principale, c’est que des salaires décents sont rarement au rendez-vous. Il faut dire que les conditions de travail deviennent aussi de plus en plus difficiles alors que les usagers ont des profils de plus en plus lourds.

Avec la fin des primes versées par l’État aux RPA au terme de la crise sanitaire, il y a un risque réel de perdre des travailleu­rs. C’est d’autant plus vrai avec la pénurie qui existe dans plusieurs secteurs d’emploi. Et on ne peut pas dire que les RPA se pressent quand vient le temps de bien traiter leurs employés.

C’est bien beau demander de l’argent à l’État, mais où sont leurs responsabi­lités ? Durant la pandémie, ça a tout pris pour convaincre certains propriétai­res de verser les primes à leurs employés, des primes payées par le ministère de la Santé. C’est tout dire !

La CSN est justement en pleine négociatio­n coordonnée dans ce secteur et le moins qu’on puisse dire, c’est que les propriétai­res tardent à faire ce qu’il faut pour attirer et retenir le personnel.

Nous demandons présenteme­nt que les employés obtiennent un prolongeme­nt d’un an des convention­s collective­s avec une augmentati­on salariale de 1 $ pour passer au travers de la crise sanitaire et donner du souffle aux travailleu­ses. Bien des propriétai­res de RPA sont complèteme­nt fermés à ces demandes.

Il s’agit pourtant d’un secteur très lucratif, où les gros acteurs mangent les plus petits et font des profits qui se comptent à coups de millions. Comment se fait-il qu’ils ne soient pas capables de donner de bonnes conditions à celles et ceux qui prennent soin des aînés souvent vulnérable­s ?

Il faut que les propriétai­res arrêtent de s’enrichir sur le dos de nos aînés et sur le dos des travailleu­rs. Les employeurs doivent faire partie de la solution afin de résoudre cette pénurie et de devenir plus attractifs au niveau des embauches tout en s’assurant de garder le personnel en place.

Cette pandémie a aussi montré que l’État peut se mettre le nez dans ce qui se passe dans les RPA. Il a les pouvoirs de s’assurer que le personnel a de bonnes conditions de travail.

C’est donc autant au gouverneme­nt qu’aux propriétai­res de prendre les moyens qui s’imposent pour améliorer les services aux aînés. Il y va de la rétention du personnel, de la qualité de vie de celui-ci et du bien-être des aînés.

Une chose est certaine, c’est qu’il est bien difficile d’attirer et de retenir le personnel dans les RPA. La raison principale, c’est que des salaires décents sont rarement au rendez-vous.

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