Le Devoir

Toujours sans applicatio­n mobile, la Laurentien­ne prône la patience

En retard sur les autres institutio­ns, elle devrait lancer la sienne d’ici la fin de l’année

- FINANCE STÉPHANE ROLLAND

La Banque Laurentien­ne devrait finalement lancer son applicatio­n mobile d’ici la fin de l’année, une étape dans son plan de transforma­tion qui pourrait lui permettre de freiner le déclin de ses dépôts bancaires.

« C’est pour ça que l’applicatio­n mobile est cruciale, a commenté Rania Llewellyn, présidente et cheffe de la direction, lors d’une conférence téléphoniq­ue visant à discuter des résultats du troisième trimestre. Une fois que nous aurons une applicatio­n, ça va définitive­ment nous aider à attirer de nouveaux dépôts et à retenir nos dépôts. »

L’applicatio­n mobile devrait être lancée d’ici la fin de l’année, dit la dirigeante. Elle contiendra­it les services de base, mais elle serait bonifiée au cours des 12 prochains mois, prévoit la dirigeante. « Ce n’est pas le genre d’applicatio­n qu’on lance et les dépôts vont se mettre à arriver subitement, par la suite. Il va falloir développer une campagne promotionn­elle, ça prendra du temps. » Au cours de la période de trois mois terminée le 31 juillet, les dépôts de la Laurentien­ne ont diminué de 3 %, ou 800 millions, pour s’établir à 23,2 milliards.

La banque régionale montréalai­se a pris du retard par rapport aux grandes banques canadienne­s et au Mouvement Desjardins, qui possèdent leurs applicatio­ns mobiles. La difficulté pour une institutio­n financière de taille plus modeste, comme la Banque Laurentien­ne, est que les investisse­ments technologi­ques sont souvent aussi importants que pour une grande institutio­n, mais ils

sont répartis sur un plus petit bassin de clientèle.

Plan de transforma­tion

Les analystes ont posé plusieurs questions sur le plan de transforma­tion de Mme Llewellyn, entrée en fonction en octobre 2020. L’ensemble du plan stratégiqu­e n’a pas encore été dévoilé aux actionnair­es. La direction devrait leur donner plus de détails à cet égard au cours de la journée des investisse­urs, au début de l’année 2022.

À plus d’une reprise, la dirigeante a mentionné que les activités de l’institutio­n financière étaient complexes et que le déploiemen­t du plan stratégiqu­e nécessitai­t du temps. « Je sais que ça peut être frustrant et j’ai l’impression d’être un disque qui saute », a répondu Mme Llewellyn à la question d’un analyste. Elle a toutefois assuré que le travail est bien commencé. La banque a accordé une grande attention à ses activités hypothécai­res au cours des deux précédents trimestres, où elle a constaté des « lacunes », « notamment une expérience compliquée pour le client, des processus lourds et des inconstanc­es dans la qualité du service ».

Au cours du troisième trimestre, la banque a créé une nouvelle unité de prêts hypothécai­res au sein de sa division détail. « Ça va permettre une meilleure reddition de comptes, une meilleure collaborat­ion au sein des équipes et une expérience sans friction pour les clients. » L’ajout de nouveaux outils technologi­ques permettra aussi au personnel de faire des vérificati­ons sur les propriétés dans des délais qui passeront « de quelques jours à quelques secondes ».

La banque a aussi fait des progrès à plusieurs égards en vue de simplifier ses activités et réduire ses coûts, affirme Mme Llewellyn. Elle donne en exemple la simplifica­tion de l’offre de cartes de crédit Visa, qui est passée de huit à quatre. Certains contrats avec des fournisseu­rs ont aussi été consolidés afin de réaliser des économies.

La Banque Laurentien­ne a dégagé un bénéfice ajusté par action de 1,25 $ au troisième trimestre, comparativ­ement à 1,23 $ à la même période l’an dernier. Le bénéfice net de 62,1 millions de dollars est en hausse par rapport à celui de 36,2 millions durant la même période l’an dernier. Les provisions pour pertes sur crédit se sont chiffrées à 5,4 millions, alors qu’elles avaient été de 22,3 millions lors de la même période l’an dernier.

Ce n’est pas le genre d’applicatio­n qu’on lance et les dépôts vont se mettre à arriver subitement, par la suite. Il va falloir développer une campagne promotionn­elle, »

ça prendra du temps. RANIA LLEWELLYN

 ?? JACQUES NADEAU LE DEVOIR ?? L’applicatio­n devrait initialeme­nt offrir les services de base, mais elle serait bonifiée au cours de l’année qui suivra.
JACQUES NADEAU LE DEVOIR L’applicatio­n devrait initialeme­nt offrir les services de base, mais elle serait bonifiée au cours de l’année qui suivra.

Newspapers in French

Newspapers from Canada