Dollarama repousse l’idée de vendre des articles à 4,50 $
L’inflation pourrait contraindre l’entreprise à relever le plafond de ses prix
La direction de Dollarama résiste encore à l’idée d’introduire des articles à 4,50 $, mais l’inflation dans la chaîne d’approvisionnement pourrait lui forcer la main, reconnaît le grand patron du détaillant montréalais.
« J’ai résisté longtemps à l’idée d’introduire des articles à un prix de 4,50 $, et j’aimerais attendre encore plus longtemps », a dit Neil Rossy, président et chef de la direction, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre de l’exercice 2022 (terminé le 1er août).
La dernière augmentation du prix maximal, à 4 $, remonte à 2015. « Si la pression sur les conteneurs et les frais de livraison demeure pour une plus longue période, et il est encore trop tôt pour le dire, dans ce cas, ce serait un outil que nous aurions pour naviguer au travers d’une longue période inflationniste », ajoute-t-il.
M. Rossy a affirmé que la société avait plusieurs outils à sa disposition pour gérer ses coûts. Il a donné en exemple le plastique choisi dans la conception de certains articles non précisés, qui peut être remplacé par un plastique moins cher. « C’est le genre de choses pour lesquelles un consommateur ne peut pas voir la différence. »
Dollarama négocie actuellement avec les transporteurs de conteneurs, et l’issue de ces négociations pourrait avoir une incidence sur la décision d’augmenter les prix durant l’exercice 2023, qui se déroule durant l’année civile 2022. Les importations représentent entre 50 % et 60 % des articles vendus chez Dollarama, selon JeanPhilippe Towner, chef de la direction financière.
La valeur des stocks de Dollarama a décliné depuis le 31 janvier, passant de 630 millions à 586 millions au 1er août dernier. « Les stocks sont en baisse, mais ça ne nous fait pas perdre de ventes, répond M. Rossy. Nous déployons de grands efforts afin de prioriser les articles dont nous avons besoin. »
Le dirigeant s’est voulu rassurant quant à la période des Fêtes. « Ces articles sont achetés des mois en avance et nous les mettons de côté. »
J’ai résisté longtemps à l’idée d’introduire des articles à un prix de 4,50 $, et j’aimerais attendre encore plus longtemps
NEIL ROSSY »
Le confinement ontarien fait mal
Les restrictions sanitaires en Ontario ont constitué un vent de face pour le détaillant. La vente de produits non essentiels a été interdite dans la province pour une durée de cinq semaines et demie au cours du trimestre. « Ça a touché 40 % de notre réseau tandis que nous avons près de 550 magasins en Ontario. »
Les ventes dans les magasins comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance interne, ont reculé de 5,1 % en raison de cette interdiction.
Si les répercussions du confinement ont été un peu plus grandes que ce qu’avaient anticipé les analystes, les investisseurs ne devraient pas trop s’en formaliser, croit Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, qui souligne que les ventes comparables ont augmenté de 5,1 % pour les semaines où la restriction était levée.
Le bénéfice net ajusté par action, à 0,48 $, est en hausse de 4,7 % par rapport au 0,46 $ enregistré à la même période l’an dernier. Les ventes de la période de 13 semaines terminée le 1er août ont totalisé 1,03 milliard de dollars, contre 1,01 milliard l’an dernier.
Dollarama a ouvert un nombre net de 13 nouveaux magasins au cours du trimestre, ce qui porte son nombre total de magasins à 1381, comparativement à 1314 il y a un an.
Pour les quelques semaines écoulées dans le trimestre en cours, M. Rossy note que les ventes sont stables, mais il ajoute que l’Halloween sera déterminante. Il explique que les ventes de l’Halloween 2020 ont été particulièrement vigoureuses, et que la comparaison sera difficile. « Ceci étant dit, nous sommes heureux de voir les gens revenir en magasin, et les ventes de la rentrée, même si elles ne sont pas cruciales pour nous, ont été vigoureuses. »