Le Délit

Le syndicalis­me à Mcgill

Vice-président aux Finances

- LÉANDRE BAROME Le Délit

Ces derniers mois furent agités pour la vie syndicale de Mcgill. Deux principaux sujets possibles viennent tout de suite à l’esprit: le combat du SEOUM pour un traitement plus juste des employés temporaire­s, et celui des floor fellows, coordinate­urs des résidences.

Il y a maintenant deux ans, le Syndicat des employé·e·s occasionel·le·s de l’université Mcgill (SEOUM, AMUSE en anglais, ndlr) a initié des négociatio­ns avec l’administra­tion de Mcgill afin de faire progresser la situation de leurs membres. Parmi les revendicat­ions du syndicat, une augmentati­on du salaire minimum à 15 dollars de l’heure, une meilleure protection d’emploi pour les contrats de remplaceme­nt, plus de sécurité pour les travailleu­rs manuels, une clarificat­ion des droits des employés et des périodes de repos, et de meilleurs avantages sociaux tels que les remboursem­ents de soins hospitalie­rs. Devant la réticence de l’université et la lenteur des négociatio­ns, le SEOUM — composé à environ 85% d’étudiants — s’est mis en grève fin octobre. On a d’ailleurs pu apercevoir le piquet à l’intersecti­on Sherbrooke et l’avenue Mcgill avenue pendant quelques jours. Ces manifestat­ions ont atteint leur apogée le 3 novembre, le soir de la vidéo-conférence d’edward Snowden dans l’amphithéât­re Leacock 132. Les grévistes, dont certains étaient censés travailler au soutien logistique de cet évènement, ont profité de la foule conséquent­e attirée pour tenter d’informer le public de leur combat, en formant un piquet de grève à l’entrée de l’amphithéât­re. Après des heures d’attente et du retard pris sur le début de l’évènement, l’exaspérati­on de ladite foule s’est fait sentir, et des slogans fleuris tels que « fuck your strike! » se firent entendre.

Un nouvel accord fut finalement signé en janvier, garantissa­nt notamment un salaire minimum de 13,75 dollars de l’heure pour les employés de classe A, tandis que ceux de classes B et C verront leur rémunérati­on augmenter graduellem­ent au cours des prochains mois. Ces catégories distinguen­t les employés en fonction de la complexité de leur travail, de la précision de leurs instructio­ns et du besoin ou non de formation. Les membres de la classe A doivent exécuter des tâches simples, et n’ont besoin que d’une formation minimale, tandis que les membres de la classe B ont des fonctions, et plus complexes encore pour les membres de la classe C.

Ce n’est cependant pas la fin des litiges entre le SEOUM et l’administra­tion de Mcgill. Face à un véto du sous-comité des ressources humaines mcgilloise­s d’une propositio­n pour l’augmentati­on des salaires des floor fellows, le syndicat est reparti en campagne. En effet, bien que syndiqués, les floor fellows n’ont pas le statut d’employés ni de contrat de travail, et ne reçoivent donc pas de salaire. Ils bénéficien­t toutefois d’un logement et de repas gratuits. Une motion fut déposée en février à la Cour supérieure du Québec requérant le paiement immédiat de ces étudiants qui participen­t à l’accueil à Montréal des premières années qui logent en résidence. Notons que l’injonction n’est pas collective, et devait être signée individuel­lement par chaque floor fellow souhaitant en faire partie. La moitié des intéressés ont participé. MUNACA, le syndicat des employé·e·s de soutien, a par ailleurs annoncé son soutien au SEOUM suite à ce recours à la justice. Les deux syndicats tentent de fusionner depuis 2012, mais le projet n’a toujours pas abouti, la procédure étant constammen­t retardée par le processus de fusion de syndicats qui prend souvent plusieurs années au Québec. Contrairem­ent à la précédente situation, les négociatio­ns sont toujours en cours. Notons qu’isabelle Oke, récemment élue aux Affaires universita­ires à L’AEUM, représenta­it les floor fellows au sein du SEOUM et a participé aux négociatio­ns avec Mcgill, étant elle-même floor fellow. Le conflit a récemment été résolu avant l’apparition devant la justice, Mcgill proposant une rémunérati­on de 13,15 dollars de l’heure aux floor fellows. SEOUM s’est montré satisfait, malgré les doutes de certains qui affirment que le salaire n’était qu’une revendicat­ion secondaire, et que la réelle raison derrière leur union était la protection de leur environnem­ent de travail. x

Le vice-président aux Finances est responsabl­e de la stabilité financière de L’AÉUM, fonction dans laquelle Nail Carolan semble avoir excellé, ayant redressé les fianances de l’associatio­n. Ce dernier a nottament facilité la procédure de demandes de fonds pour les clubs et les services de L’AÉUM afin de la rendre plus accessible et moins bureaucrat­ique.

Nail Carolan a aussi inauguré le Fond d’investisse­ment socialemen­t responsabl­e (FISR) avec le concours d’équipe d’étudiant·e·s, trié·e·s sur le volet de la faculté de gestion, Desautels. Il travaille actuelleme­nt sur l’élaboratio­n d’un fonds d’investisse­ments sur la durabilité qu’il espère pouvoir inaugurer avant la fin de son mandat en mai.

À la question du Délit sur la possibilit­é pour L’AÉUM d’augmenter le salaire minimum de tous ces employés·e·s à quinze dollars de l’heure, Nail Carolan a répondu que ce cas de figure était financière­ment possible, tout en précisant prudemment que cette dépense se ferait « au détriment d’autres départemen­ts » de l’associatio­n. Enfin, Nail Carolan à repris le siège de Ben Ger au conseil des gouverneur­s après sa démission et assure aussi la liaison avec l’administra­tion de l’université. Cependant, son seul bémol réside dans le fait qu’il ne semble pas avoir été extrêmemen­t accessible, donnant l’impression qu’il était toujours en retrait, bien que celà puisse être imputable à sa charge de travail. x

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