Le Délit

Jeffrey Edwards Co-rédacteur en chef - 1985 / 2017 - Juge à la cour supérieure

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J’ai des souvenirs exceptionn­els de mon passage au Délit (à l’époque Le Mcgill Daily français). Je me rappelle du partage des tâches et de la collaborat­ion intense entre tous les membres de l’équipe.

Et quelle équipe! Daniel Weinstock, plus tard professeur de philosophi­e (Université de Montréal) et maintenant de droit (Mcgill), Richard Latendress­e (correspond­ant de TVA à Washington), Sophie Durocher (chroniqueu­se-animatrice et passionnée de la culture québécoise) et tellement d’autres collaborat­eurs dotés d’immenses talents et venant de presque toutes les facultés.

À l’époque, le nom du journal n’était pas Le Délit. C’était The Mcgill Daily, Édition française. Nous avons francisé le nom du journal en ajoutant «Le» au début et «français» à la fin. Ce changement de forme faisait écho et marquait dans les faits un changement de fond.

L’équipe responsabl­e du Mcgill Daily français était en effet devenue un regroupeme­nt distinct d’individus dédiés exclusivem­ent à la production du numéro francophon­e. Le ou la «responsabl­e» de «l’édition française» est devenu(e) le rédacteur ou rédactrice en chef d’une équipe comprenant des rédacteurs distincts en matière culturelle, politique et autres domaines pour le journal de langue française. Autre développem­ent: le numéro francophon­e comprenait dans ses pages son propre bloc technique.

Nous nous considério­ns une fenêtre de Mcgill sur la société québécoise et du même coup, une fenêtre du Québec francophon­e sur l’université. Fiers de notre appartenan­ce à la Presse étudiante du Québec, et branchés sur le monde francophon­e d’ici et d’ailleurs, nous faisions état des actualités politiques et culturelle­s pouvant intéresser les étudiants de Mcgill.

Quel lieu de stimulatio­n intellectu­elle et d’apprentiss­age! En plus de la planificat­ion du journal, notre pain quotidien était fait de débats d’idées et de société.

Et on apprenait de tout: le métier de journalist­e et celui de réviseur de textes, la gestion avec peu de ressources, la mise en page, le travail sous pression et l’accommodem­ent des approches de chacun, ainsi que le respect des dates de tombée qui nous imposaient des choix ultimes et de l’efficacité.

J’ai particuliè­rement apprécié l’apprentiss­age de deux habiletés inhérentes au journalism­e que j’utilise encore régulièrem­ent: la synthèse et la vulgarisa- tion. J’y ai recours dans le but de rendre des jugements clairs et donc à la portée de tous.

Hormis le contexte particulie­r, je me garderais, en rai- son de mes fonctions actuelles, d’employer une certaine formule de souhait. Mais ici, c’est tout à fait approprié: longue vie au Délit!

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