Le Délit

David Drouin-lê Rédacteur en chef - 2005 2017 - Avocat et enquêteur

- Propos recueillis et mis en forme par Lara Benattar Le Délit

Le Délit (LD): Comment avez-vous entendu parler du Délit? David Drouin-lê (DDL):

À l’automne 2003, en tombant par hasard sur un présentoir du Daily et du Délit, je n’ai pu m’empêcher d’esquisser un sourire en comprenant le jeu de mots.

LD: Quelle était la place du français et des francophon­es à ce moment-là à Mcgill?

DDL: Les francophon­es à Mcgill constituai­ent une importante minorité silencieus­e (20%) ne souhaitant pas faire de vagues et qui se fondait à la masse anglophone. Le sentiment d’appartenan­ce des francophon­es à Mcgill était beaucoup moins prononcé que celui des anglophone­s et des étudiants étrangers pour qui la vie sociale semblait évoluer autour du campus. Cela s’explique assez facilement. Pour les anglophone­s, Mcgill représenta­it une de leurs institutio­ns historique­s à laquelle ils étaient profondéme­nt attachés. En ce qui concerne les étrangers, l’université représenta­ient la raison de leur présence à Montréal. La situation était différente pour les francophon­es, pour la plupart issus du cegep. Ceux-ci avaient déjà une vie sociale développée dans la région de Montréal avant leur arrivée à Mcgill et pour qui fréquenter Mcgill, ce n’était que fréquenter une université, aussi prestigieu­se soit-elle. La place du français était conséquent­e à ce sentiment d’appartenan­ce et rare étaient les francophon­es qui insistaien­t pour y parler leur langue ou exiger d’être servis dans celle-ci.

LD: Est-ce que votre contributi­on au Délit a influencé vos choix profession­nels?

DDL: Certaineme­nt. Paradoxale­ment toutefois, le fait d’y avoir travaillé pendant 2 ans et demi m’a poussé vers d’autres métiers que celui du journalism­e. Pas nécessaire­ment parce que je n’ai pas apprécié l’expérience, bien au contraire, mais plutôt, parce que j’avais envie d’essayer autre chose.

LD: Quel est le meilleur souvenir que vous conservez du journal?

DDL: Les rencontres que le journal m’a permis de faire à l’extérieur et à l’intérieur de la salle de rédaction. Grâce au Délit, j’ai noué plusieurs belles amitiés que j’entretiens encore à ce jour dont celle avec une collaborat­rice qui est devenue ma colocatair­e avant de me succéder à la tête du journal et pour qui j’ai fait office de témoin de (relative) dernière minute à son mariage à Londres.

LD: Comment percevezvo­us l’avenir des journaux étudiants?

DDL: Dix ans après être sorti du monde universita­ire, il serait un peu prétentieu­x de me prononcer sérieuseme­nt sur cette question. Toujours est-il, j’estime que les étudiants auront toujours besoin de quelque chose à lire de facilement accessible pour passer le temps entre deux cours soporifiqu­es (ou bien pendant ceux-ci).

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