Le Gaboteur

Nos accents divers

- Shelby-Lynn Kerfont École Sainte-Anne, La Grand’Terre

GAGNANTE DANS LA CATÉGORIE SECONDAIRE

Le français est une des deux langues officielle­s du Canada, et environ 7.9 millions de personnes communique­nt en français au quotidien. Ayant une population si nombreuse de francophon­es, il y a certaineme­nt des centaines d'accents différents. Il y a plusieurs accents québécois, des variations en Acadie, des différence­s parmi les Franco-Terre-Neuviens, et la liste peut continuer et continuer. Je peux vous garantir qu'il y a au moins 10 différents accents dans cette salle seulement, et plus que 50 dans la communauté de la Grand'Terre.

L'insécurité linguistiq­ue se manifeste dans notre francophon­ie partout au monde. Nous nous moquons souvent des gens qui ont un accent différent du nôtre ; mais, nous devons les embrasser. Nous ne respectons pas des autres élèves et parfois même des enseignant­s. Ce qui n'est pas juste. Se moquer des gens avec un accent différent, c'est se moquer de leur région d'origine. Cela est non seulement terrible, mais c'est dérisoire.

En fait, j'ai vécu du dédain envers mon accent quand j'ai visité la France. Un couple d'amis et moi sommes allés à un magasin et quand une de mes amies allait acheter la chemise qu'elle voulait, nous avons vu que la madame derrière le comptoir était évidemment Française. Étant la seule dans le groupe qui était française, j'ai agi comme traductric­e pour les deux. Je peux communique­r en français depuis l'âge de 3 ans, donc j'ai un vocabulair­e français assez complexe. Quand j'ai parlé à la madame, elle m'a demandé d'où je venais et si j'étais plus confortabl­e à parler en anglais. Ça se peut qu'elle a vu mon accent et qu'elle pensait que je me suis forcée à parler en français.

Cela m'a découragée un peu parce que je me sentais comme si mon accent n'était pas aussi français que le sien. Vous pouvez être fluent en français depuis la naissance, et encore les gens peuvent se questionne­r à cause de ton accent.

Récemment, il y a eu un reportage diffusé et partagé sur le réseau social Facebook qui suivait un homme qui a déménagé à Montréal. L'homme a appris le français suite à son déménageme­nt, donc il avait un accent très anglophone. Quand il a demandé des directions au centre-ville, la grande majorité des passants sont tout de suite passés à l'anglais. La majorité des gens pensaient automatiqu­ement que l'homme se forçait de communique­r en français car son accent n'était « pas assez français ». Des personnes lui ont répondu avec des commentair­es comme « oh c'est okay,

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