La parole et la plume aux jeunes
Cette page est l'exception qui confirme la règle de cette édition. Tous ses autres textes et toutes ses photos présentent le regard, les réflexions et les réalisations de jeunes de TerreNeuve-et-Labrador sur l'actualité, les grands enjeux de société, le fait français dans la province, l'immersion, la lecture, et même, les relations des humains avec les animaux.
La majorité des jeunes qui prennent ou de qui nous rapportons la parole dans cette édition ont en commun d'être allumés, curieux et francs. Ils osent dire, en toute franchise mais avec une profondeur remarquables, ce qu'ils pensent, ce qu'ils observent et ce qu'ils désirent.
Et fait encore plus remarquable, tous les signataires d'articles de cette édition ont livré leurs textes en français, qu'ils soient francophones de langue maternelle ou qu'ils aient appris notre langue dans des programmes d'immersion.
Quand les planètes s'enlignent
L'idée d'une édition 100 % jeunesse s'est pratiquement imposée pour plusieurs raisons, à la fois internes et externes au Gaboteur.
Depuis le 1er mai et jusqu'à la pause estivale de juillet, nous accueillons Laëtitia Rattier, une stagiaire étudiante en journalisme à l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) et boursière de la Fondation Donatien-Frémont de l'Association de la presse francophone (APF). Elle a 20 ans. Stagiaire l'an dernier au journal francophone du Yukon, l’Aurore Boréale, elle était avide de découvrir le fait français dans notre province. L'occasion s'est présentée depuis son arrivée, et deux fois plutôt qu'une.
Le 6 mai, l'organisme Canadian Parents for French tenait son concours provincial d'art oratoire. Nous avons donné à Laëtitia la mission d'aller voir ce qui animait ces jeunes apprenant le français dans les écoles anglophones. Nous avions publié, dans notre édition du 8 mai, les discours des gagnantes d'une compétition similaire tenue par le Conseil scolaire francophone provincial (CSFP). Ces textes traitaient de l'importance de respecter les accents multiples de la francophonie, de terrorisme et d'intimidation… Laëtitia a découvert chez ces jeunes de l'immersion des préoccupations similaires. Nous avons donc décidé de publier les réflexions de certains d'entre eux.
Autres beaux prétextes pour donner toute la place à la jeunesse : la représentation de la province aux célébrations du 150e anniversaire du Canada à Ottawa par le Choeur de jeunes Shallaway, formé de moins de 18 ans; la tenue à Saint-Jean d'une conférence TED pour et par les jeunes; le dévoilement de la lauréate d'un Prix Arts et Culture en création littéraire en français le 7 mai, entre autres.
On a mis quelqu'un au monde…
« On a mis quelqu'un au monde, il faudrait peut-être l'écouter. » C'est, encore plus fondamentalement, ces paroles d'une chanson culte des années 1970 écrites par le Québécois Serge Fiori, du groupe Harmonium, qui ont guidé ce projet de laisser la parole à ces jeunes dans cette édition.
Certains de leurs propos peuvent étonner. Certains de leurs propos peuvent choquer. Certains de leurs propos doivent aussi nous questionner.
Alors, nous, adultes qui avons mis ces enfants au monde, prenons le temps - et le plaisir - de les écouter. Ils sont notre relève!