Le Gaboteur

Bien que nous disions « Jamais plus »

- Maggie O'Connell

« Lorsque nous laissons les stéréotype­s et les idées fausses déterminer nos comporteme­nts envers la vie des êtres humains, nous laissons aussi grandir l'indifféren­ce quand les gouverneme­nts décideront de traiter les étrangers comme des monstres », a expliqué Maggie O'Connell à l'assemblée. Elle en a profité pour tirer des parallèles entre notre présent et notre histoire.

Nous entendons si souvent parler de la politique actuelle que j'hésite à m'ajouter à ceux qui prêchent à des convertis pour dire ce qui doit ou ne doit pas être fait. Je pense plutôt que nous devrions prendre un moment pour nous assurer que le passé n'est pas oublié.

La Journée internatio­nale du souvenir de l'Holocauste fut, entre autres, l'occasion d'expliquer pourquoi il est important de réfléchir aux décisions prises par le Congrès des États-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1939, le navire St Louis a quitté l'Allemagne et a commencé son voyage vers Cuba, et de là, les passagers ont espéré se diriger vers l'Amérique. À bord se trouvaient 935 passagers, dont la majorité étaient Juifs allemands, émigrants d'une société qui ne les accueillai­t plus.

Lorsque Cuba a soudaineme­nt changé sa politique en matière de visas avant que le St. Louis n'ait commencé son voyage, peu d'entre eux avaient eu la chance de recevoir de nouveaux visas. Lorsque le navire est arrivé à Cuba, 26 des 935 passagers ont été autorisés à y entrer.

Renvoyés en Europe

Alors que le navire était en direction de Miami dans l'espoir de soulager les réfugiés, il a été détourné, les États-Unis ayant déjà clairement indiqué que les et de l'ignorance. Peur de l'inconnu, peur du changement et peur de la différence. L'ignorance, toutefois, est la clé dans cette équation. L'ignorance n'est pas une incapacité, mais plutôt une indifféren­ce à l'éducation. Sans ignorance, on peut s'informer et réaliser que ces croyances peuvent être injustemen­t tenues.

Adolf Hitler a convaincu une société déjà en plein désarroi à cause d'une économie dévastée qu'ils avaient un ennemi commun : des citoyens qu'ils voyaient autrefois comme des amis, des voisins et des collègues. Il a transformé le peuple juif en une caricature effrayante, il les a regroupés dans un stéréotype détesté et les a traités comme s'ils étaient des sous-humains, seulement à cause de leurs pratiques religieuse­s. La propagande les a représenté­s comme une race étrangère qui faisait mal aux « vraies valeurs allemandes ».

Ces sentiments se sont intensifié­s, et tandis que plusieurs citoyens avaient négligé le parti national-socialiste pendant des années, le condamnant comme un parti politique d'extrême-droite qui ne pourrait jamais arriver au pouvoir, cette formation y a finalement accédé et elle a contrôlé l'Allemagne.

Peur et ignorance

Les nazis ont alors rendu la vie impossible à des millions de personnes innocentes à cause d'idées fausses associées au peuple juif. Lorsque vous pouvez convaincre le public qu'il a un ennemi commun, vous êtes plus susceptibl­e d'obtenir le pouvoir. Quand vous créez la l'identifica­tion d'ennemis communs comme cause unificatri­ce et une obsession de la sécurité nationale. En cherchant seulement cinq minutes sur internet, il paraît évident que ces caractéris­tiques fascistes semblent se retrouver aujourd'hui chez l'un des leaders du monde.

Mais… nous vivons à TerreNeuve. Nous sommes des étudiants à l'école secondaire, sans aucune autorité pour changer les opinions des leaders d'autres pays. Mais notre attitude et la façon dont nous percevons les autres, que ce soit pour leur religion, leur race ou leur nationalit­é, sont importante­s.

Comme des monstres

Lorsque nous laissons les stéréotype­s et les idées fausses déterminer nos comporteme­nts envers la vie des êtres humains, nous laissons aussi grandir l'indifféren­ce quand les gouverneme­nts décideront de traiter les étrangers comme des monstres.

Si nous laissons la peur et l'ignorance déterminer nos valeurs et nos comporteme­nts, ils deviendron­t des facteurs décisifs pour déterminer si nous devons laisser les réfugiés de la Syrie déchirée par la guerre entrer dans notre pays. Tout comme ce fut le cas pour les Juifs du St.Louis.

Nous n'avons pas nécessaire­ment le pouvoir de modifier les décisions prises à Washington. Mais nous sommes capables de nous joindre en solidarité à ceux qui sont maltraités par ces politiques, et de nous assurer que nous ne resterons pas immobiles en regardant l'histoire se répéter.

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