Pour les jeunes, par les jeunes
Le 13 mai dernier, lors d'une conférence TEDxYouth@StJohns intitulée Unsettled, six jeunes se sont livrés, en anglais, sur des sujets qui les touchent, devant une salle comble composée en majorité d'adolescents et de jeunes adultes. Aperçu des propos les
Laëtitia Rattier Stagiaire au Gaboteur Avec la collaboration de Lizaveta Zakharova École des Grands-Vents En seulement six discours et trois prestations artistiques, TEDxYouth@StJohns du 13 mai 2017 a su faire le tour de nombreux enjeux qui touchent la génération Z, aussi appelée génération silencieuse ou encore génération C pour Communication, Connexion et Créativité qu'est notre génération à Lizaveta et moi.
Le titre de cette conférence,
Unsettled, se prête à plusieurs interprétations et c'est justement ce qu'ont voulu démontrer les orateurs. Instable, voué au changement, indéterminé, hors de la boîte, nombreuses sont les définitions qui ont été données de ce thème.
Apprendre à échouer joyeusement
C'est tout d'abord l'étudiante en 12e année de l'école secondaire Holy Heart, Elizabeth Glenn, qui a ouvert le bal en nous rappelant que oui, nous avons le droit à l'échec et que l'important était d'être capable de l'accepter et de passer à autre chose. La pression pour la réussite à tout prix, que subit la génération Z, est parfois forte. Elizabeth Glenn nous a rassurés et a remis les points sur I : nous sommes humains avant tout.
Sortir de sa zone de confort et « nager dans un océan de peurs », ça ne doit pas être déstabilisant, il suffit d'en prendre contrôle, a-t-elle dit. C'est sa pratique de l'improvisation qui a inspiré la jeune femme car comme elle l'explique « quand tu fais une erreur lors d'un match d'impro, tu n'as pas le temps de t'en vouloir, il faut tout de suite s'adapter, pas de temps à perdre car le compteur tourne ». Vivre dans le présent ne signifie pas que celui-ci doit être parfait et la jeune femme a réussi à nous en convaincre.
Créer son propre parcours
À son tour, Emily Bonia, âgée de 23 ans et étudiante en sciences politiques à l'Université Memorial, se livre sur le handicap qu'aurait pu être sa maladie chronique si elle n'avait pas changé le fil de son parcours. Atteinte depuis l'âge de 16 ans de la maladie de Crohn, la jeune femme a dû revoir le plan qu'elle s'était mis en tête à cette époque. « J'ai dû être réaliste et faire le point entre ce que je voulais et ce dont j'avais besoin », a -t-elle confié. La candidate à la maîtrise a su détourner la maladie et rappelle qu'il ne faut jamais abandonner, toujours continuer à évoluer et ne pas se fermer aux changements qui peuvent survenir en cours de route.
Aimer son prochain
La prestation de Katie Vardy, 20 ans, étudiante à l'Université Memorial, a piqué la curiosité du public par l'originalité de son sujet, Jesus, I am Queer. La communauté LGBTQ fait déjà face à de nombreux préjugés qu'il faut être capable de surmonter en tant que Queer. Cependant, le problème de Katie ne se trouve pas seulement là car, comme elle s'est exclamée « My problem is that I fucking love Jesus! ».
Dans son discours, la jeune femme nous a expliqué comment le fait de concilier ses deux identités n'a pas été toujours évident. Elle a rappelé cependant qu'il faut toujours regarder le contexte car ce n'est que depuis 1966 que les « lois gay » sont apparues dans la Bible. Complètement assumée comme Queer, elle poursuit son parcours en études des religions et souhaite devenir un jour ministre des Églises unies du Canada.
Réinventer notre rapport à la sexualité
La dernière prestation, et non la moindre, a été plus que remarquée par les spectateurs. Diplômée d'une majeure en psychologie et d'un certificat en criminologie de l'Université Memorial, Kimberly Drisdelle, 25 ans, nous a emmenés dans l'univers tabou qu'est la sexualité chez les jeunes.
D'entrée de jeu, la Néo-Écossaise a démystifié la masturbation et rappelé l'importance de celle-ci pour apprendre à se connaître, savoir ce que l'on aime. « On nous apprend dès le début à nous méfier, à faire attention. On nous bombarde de toutes les maladies sexuellement transmissibles (MST) et du risque de tomber enceinte mais on oublie de nous dire à quel point faire l'amour est beau et peut-être amusant s'il y a consentement des parties », a-telle expliqué.
C'est aussi au premier plan qu'elle ramène l'importance du rôle des parents et professeurs quant à l'éducation sexuelle des plus jeunes et à leur épanouissement. Ouvertement féministe et bisexuelle, elle est passionnée par la libération de la pure brillance de notre génération. «Nous sommes plus ouverts, plus bruyants », affirme-t-elle. « Ce n'est pas la sexualité qui changera notre monde mais bien la communication comme nous le faisons vous et moi en ce moment », a-t-elle lancé avant de quitter la scène.