Le Gaboteur

Stephenvil­le, carrefour francophon­e

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Les origines francophon­es de Stephenvil­le sont bien connues. Des Acadiens ont colonisé la région au XIXe siècle, et on a longtemps appelé la communauté le « Village acadien ».

On a moins tendance à associer Stephenvil­le avec le mouvement associatif francophon­e contempora­in. Au contraire, on évoque souvent l'effet néfaste qu'a eu la base militaire américaine, ouverte en 1941, sur le fait français dans la région. Aujourd'hui, aucun organisme de Stephenvil­le n'est représenté au sein de la Fédération des francophon­es de Terre-Neuve et du Labrador.

Et pourtant, les gens de Stephenvil­le avaient créé une associatio­n francophon­e au milieu des années 1970. Cet organisme fait preuve d'une grande vitalité jusqu'à la fin des années 1980. En fait, d'après la couverture de ses activités dans Le Gaboteur, c'est dans cette localité qu'était située l'associatio­n francophon­e la plus dynamique de la province au milieu des années 1980.

D'abord connue sous le nom de l'Ordre du bon temps (OBT), l'associatio­n est rebaptisée Carrefour francophon­e de Stephenvil­le (CFS) en 1987, avant de disparaîtr­e en 1988. L’OBT, qu’est ce que c’est? C'est le titre d'un article publié dans Le Gaboteur du 5 juin 1985. À l'époque, les communicat­ions entre les francophon­es des différente­s régions de la province, voire de la même région, sont beaucoup plus difficiles. Ainsi, durant sa première année de publicatio­n (le premier numéro paraît en octobre 1984), le journal s'assure de soigneusem­ent présenter les institutio­ns desservant chaque région.

Quant à l'Ordre du bon temps, Sonia Béland explique que c'est l'associatio­n francophon­e de Stephenvil­le, fondée en 1975. «Il est certain qu'au tout début l'associatio­n ne fonctionna­it pas aussi bien qu'aujourd'hui. Nos moyens financiers étaient moindres mais l'enthousias­me et le courage des premiers administra­teurs étaient présents. »

Au cours des années, l'organisme lance le programme de langue Pour nos Petits, le camp des Tournesols et la prématerne­lle La Boîte à Soleil. Celle-ci offre «une bonne préparatio­n pour se diriger vers l'immersion française à l'école primaire St. Stephen». De plus, on commence à apprendre aux adultes «comment se débrouille­r en français. » D'après Sonia Béland, «le cours fonctionne à merveille, les participan­ts démontrent un grand intérêt et on note des progrès à chaque rencontre. »

Parmi les idées de projets qu'on développe en 1985, l'organisme veut «se procurer un [sic] vidéo pour en faire bénéficier tous les francophon­es » et une affiche bilingue « informant les touristes de notre présence dans la ville. »

Par ailleurs, l'animatrice Germaine Lavallée organise diverses activités sociales, telles qu'une danse pour la fête du Canada, un voyage à Cap–Saint-Georges pour le « marche-ton » des Terre-Neuviens Français, une messe pour la Fête-Dieu et des marchés aux puces.

Cependant, l'organisme vient juste de perdre sa secrétaire Julie Oliver. Celle-ci quitte Stephenvil­le pour La Grand'Terre, où elle va travailler comme animatrice pour l'Héritage de l'Île Rouge. « Elle nous manquera énormément, car Julie n'était pas seulement une secrétaire, elle était aussi une précieuse assistance pour tout le monde dans les diverses tâches de l'associatio­n. »

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