Québec-TNL, unies pour la francophonie
Rien ne pouvait faire plus plaisir à Jean-Marc Fournier, ministre québécois responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne : venu à St. John’s le 11 décembre dernier pour signer un accord bilatéral et une déclaration de reconnaissa
Le ministre québécois Jean-Marc Fournier était sur le Rocher le 11 décembre. Son plus beau cadeau : des chants d’enfants, en français.
Heureux, heureux, gagnant-gagnant. Jean-Marc Fournier, le ministre québécois responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne en visite aux Grands Vents était ravi : venu à St. John's pour signer
officiellement l’Accord de coopération et d’échanges en matière de francophonie entre le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Québec, neuf ans après le premier du genre en 2008; mais également pour signer une déclaration conjointe entre les deux gouvernements, portant sur la reconnaissance de l'importance de la francophonie canadienne, JeanMarc Fournier est certainement reparti heureux dans l'avion, en après-midi.
Bien qu'il ait entendu parler par une campagne sur les réseaux sociaux d'une francophonie en milieu minoritaire en crise, force lui a-t-il été donnée de constater qu'autant la clameur des enfants que l'ouverture d'une nouvelle école, qu'une immigration composée à 5 % de francophones et francophiles sont bien des signes concrets d'une vitalité francophone. Alors, « oui, il y a des défis mais j'aime mieux des défis à cause de l'ouverture au français que des défis à cause de la fermeture au français », s'est-il plu à résumer lors d'un entretien exclusif avec Le Gaboteur.
Des engagements chiffrés
En présence de Sophie Thibodeau, présidente de la Fédération des francophones de TerreNeuve et du Labrador (FFTNL), qui prend la primauté « d'engagements chiffrés comme une bonne nouvelle » et de Stéphanie Bowring, présidente de l'Association communautaire francophone de Saint-Jean (ACFSJ), qui apprécie que « vous nous aidiez à prendre en main notre francophonie », cet avocat et ancien animateur radio n'a pas perdu le sens de la formule. « Nous sommes 10 millions de francophones et de francophiles partout à travers le Canada. Il y a 250 millions de francophones dans le monde. Il y en aura 700 millions en 2050. Ouvrons toute grande notre fenêtre sur le monde francophone », a dit Jean-Marc Fournier. Une formule déclinée aussi en anglais à destination du jeune secrétaire parlementaire Mark Browne, représentant de Christopher Mitchelmore, ministre du Tourisme, de la Culture, de Industrie et de Innovation mais aussi ministre responsable des Affaires francophones de Terre-Neuve-et-Labrador, absent pour cause d'avion annulé.
Et c'est avec une aisance remarquable en français que le jeune député de 26 ans a décliné les lieux de mémoire francophone, bénéficiaires de fonds provinciaux à commencer par la French Shore Historical Society à Conche, « une une ressource culturelle importante pour la Grande péninsule du Nord », selon lui. C'est pourquoi notre gouvernement a versé 89 000 $ pour agrandir son centre d'interprétation » basé à Conche. Autre fierté, « un investissement de plus de vingt mille dollars (20,483 $) pour l'installation d'une réplique d'une chaloupe et d'un four à pain français pour le 400e anniversaire de l'arrivée des Basques français dans le Nouveau Monde » au French Rooms Cultural Centre de Port au Choix.
De son côté, l'accord renouvelé avec le gouvernement de Dwight Ball affirme la collaboration du Québec « dans les nombreux domaines d'activité prioritaires pour les Franco-Terre-Neuviens-et-Labradoriens : la culture, l'éducation, les communications, l'immigration, la petite enfance, la jeunesse, le développement économique, la santé, la justice, la condition féminine et le tourisme ». Autant de domaines pour lesquels Jean-Marc Fournier engage son gouvernement à hauteur de la moitié d'un investissement minimum conjoint de 28 000 $ pour 2017-2018. Un engagement qui augmentera d'ailleurs chaque année pour atteindre un montant minimum conjoint de 46,000 $ lors de la cinquième année. En tout, cet accord prévoit de cibler des investissements intergouvernementaux conjoints de près de 185 000 $ minimum.
Déclaration sur la francophonie canadienne
Jean-Marc Fournier a également profité de son passage à St. John's pour faire signer à son homologue terre-neuvien une déclaration de l'importance de la francophonie canadienne. (voir notre autre texte en page 5). Fier de ce coup de force politique, et enchanté par les chansons françaises entonnées par la chorale de l'École des Grands-Vents, Jean-Marc Fournier concluera devant l'assemblée : « Ces chants en français, c'est le meilleur des discours ». Comme pour montrer que, malgré les défis, ce qui compte, c'est la vitalité.