PME en devenir à MUN
Terre-Neuve-et-Labrador, terre fertile en création de petites entreprises qui deviendront grandes ? Le Centre pour l’entrepreneuriat de Memorial y croit et y travaille fermement.
Le Centre pour l'entrepreneuriat de Memorial (Memorial Centre for Entrepreneurship) a vu le jour il y a deux ans d'un partenariat entre la Faculté d'administration des affaires et la Faculté de génie et de sciences appliquées. Florian Villaumé le dirige depuis sa création.
Natif de Franche-Comté, une région de France situé près de la frontière de la Suisse, monsieur Villaumé y a commencé ses études postsecondaires avant de poursuivre par une maîtrise à l'Université Laval, au Québec. Il a par la suite travaillé plusieurs années en Afrique au sein de l'organisme Ingénieurs sans frontières avant d'oeuvrer à ses bureaux d'Ottawa, puis, d'atterrir à St. John's pour diriger le Centre.
« Pourquoi venir ici ? C'est que j'ai vu un grand potentiel d'entrepreneuriat. Je suis également convaincu que la création d'entreprises est une option de carrière excitante et viable après l'université », résume-t-il. La suite semble lui donner raison.
Mandats
Les mandats du Centre pour l'entrepreneuriat sont d'inspirer… l'entrepreneuriat, de venir en soutien au pré-démarrage de nouvelles entreprises et de bâtir un écosystème entrepreneurial dans la capitale, en travaillant en étroite collaboration avec d'autres organismes poursuivant le même but.
Le Centre travaille donc en étroite collaboration avec le Centre Genesis, le YMCA, Futurpreneurs et Common Grounds, entre autres. Il collabore également avec le Centre pour l'entrepreneuriat social de MUN, lors que les projets de ses stagiaires vont dans cette direction.
Le Centre, qui accueille de 6 à 8 étudiants par année, est financé conjointement par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et l'Agence de promotion économique du Canada Atlantique (APECA).
Démarrer sur un bon pied
Certains étudiants arrivent avec une idée assez précise du projet ou du produit qu'ils entendent développer. D'autres veulent devenir entrepreneurs, mais sans savoir quoi proposer. L'approche du Centre avec les deux groupes prend au départ des chemins différents.
« Si un stagiaire arrive avec une idée de produit, on lui demande d'abord de la tester pour voir si elle a du potentiel. Pour ce faire, le Centre leur fournit un financement de 500 $. Si les résultats à cette étape sont positifs, ils reçoivent 2 000 $ pour faire grandir leur business », explique monsieur Villaumé.
Le Centre veut ainsi lever un des grands obstacles de la création de nouvelles entreprises : l'absence de financement à l'étape du pré-démarrage. En invitant les étudiants à tester leur idée, les jeunes évitent un autre écueil : se lancer en affaires avec un produit qui ne trouvera jamais de client ou ne fera jamais ses frais. Les autres, qui veulent entreprendre sans trop savoir quoi offrir, sont engagés dans une démarche vers la création de solutions à des problèmes bien réels.
Pendant leur passage au Centre, les étudiants bénéficient du soutien d'un mentor, de l'accès à des espaces de travail et à des bourses. Ils sont de plus mobilisés pour gagner la Coupe Mel Woodward, une compétition présentée pour une deuxième année le 28 mars dernier au Geo Centre.
Cette coupe est assortie de trois grands prix de 10 000 $ décernés aux auteurs des meilleurs innovations de l'année en cours. Ses gagnants reçoivent également un remboursement allant jusqu'à 10 000 $ de leurs dépenses légales et en marketing, ont accès aux espaces de travail partagé de MUN ainsi qu'au programme Évolution du Centre Genesis et à du mentorat.
Selon Florian Villaumé, la compétition pour gagner la Coupe Mel Woodward joue un grand rôle pour stimuler les stagiaires d'aller au bout de leur idée. « Le choix de la hauteur des montants versés aux gagnants est bien réfléchi », dit-il. La somme de 10 000 $ est stimulante… sans pour autant donner le message que l'argent tombe du ciel.
Résoudre des problèmes réels
« Cette année, deux des grands gagnants de la Coupe Mel Woodward ont développé des innovations en santé », souligne Florian Villaumé. Ce n'est par un hasard. Le Centre a en effet développé un partenariat avec Eastern Health qui permet aux stagiaires du Centre d'identifier des problèmes à résoudre en santé, par l'observation et des entrevues avec des membres du personnel.
Brett Vokey, un étudiant en génie mécanique, est un des gagnants de la Coupe 2018. Il développé, sous la marque BreathSuite, un dispositif complémentaire aux inhalateurs qui permet à leurs utilisateurs de recevoir la dose optimale de médicaments.
Une autre gagnante de 10 000 $, Anna Gosine, également étudiante en génie mécanique, a pour sa part mis au point un dispositif qui permet aux médecins d'administrer plus efficacement des médicaments liquides par voie nasale. Sa jeune entreprise a pour nom VitalMIST.
Chrissy Rossiler, une des gagnantes de l'édition 2017 de la Coupe Mel Woodward, est maintenant à la tête d'une entreprise nommée Peachy, qui propose un logiciel pour gérer les maisons de retraite.
D'autres innovations en santé pourraient bien voir le jour à la suite d'un grand remue-méninge qui a récemment réuni plus d'une centaine de personnes pendant une journée entière. Les participants ont d'abord dressé une liste de 17 problèmes à régler en santé. Puis 10 ont été retenus en vue de développer des prototypes pour les régler.