À QUI IRONT CES MILLIARDS ? PAS JUSTE AUX FRANCOPHONES
En matière d'appui aux langues officielles, un rappel s'impose avant de (trop) s'emballer. S'il est évident que plusieurs des nouveaux investissements du Plan d'action iront à des organismes francophones ou à des initiatives en français, il ne faut jamais perdre de vue que la communauté anglophone du Québec est également une minorité linguistique.
Ainsi, au recensement de 2016, l'anglais était la première langue apprise et encore parlée de près de 719 000 Québécois, représentant 8,9 % de la population de cette province. Cette minorité possède également des organismes, écoles, garderies, etc.
De plus, plusieurs initiatives du volet « Promouvoir un Canada bilingue », doté d'un budget total de 100 millions de dollars sur cinq ans, visent, par exemple, à répondre aux besoins des anglophones apprenant le français (31.9 millions), à augmenter les sommes consacrées aux échanges linguistiques et culturels pour les jeunes, soit les programmes Odyssée et Explore (38,51 millions $) ou encore à inciter les étudiants anglophones à poursuivre des études postsecondaires en français avec une offre de bourses totalisant 12,6 M$.
Quand ?
Par ailleurs, et bien que le Plan d'action couvre les années 2018 à 2023, la répartition des sommes entre les bénéficiaires par secteurs, par type d'organismes (nationaux, provinciaux, régionaux et locaux) ainsi que par provinces et territoires, demeure encore à déterminer.
Dans un document « technique » accompagnant le Plan d'action, il est indiqué que sa mise en oeuvre sera « progressive dès le 1er avril ». Ce document fait référence à la « conception des nouvelles mesures » et mentionne que cette étape sera menée « en collaboration avec les organismes et bénéficiaires ».
Dans le mesure où les délais habituels entre les appels de financement et le dépôt des demandes sont de plusieurs semaines, et que les « normes de service » des ministères pour faire connaître leurs décisions sont de 24 à 30 semaines, il est plus que probable que les « vraies » bonnes nouvelles n'arrivent qu'à l'automne 2018, au mieux.