Ottawa en renfort pour la deuxième école ?
La confirmation que le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a prévu 400 000 $ pour planifier une nouvelle école a réjoui le CSFP, tout comme la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL). Les deux organismes y ont vu le levier nécessaire pour amorcer, auprès du gouvernement fédéral, des démarches en vue du financement d’une partie de sa construction en y incluant des locaux communautaires.
Dans un communiqué émis le 30 mars, le CSFP indique : qu'il « espère également recevoir du financement du gouvernement fédéral pour faire de cet établissement un centre scolaire et communautaire qui desservira la communauté francophone en offrant une gamme d'activités et de services en français, complémentaires à ceux déjà proposés au Centre des Grands-Vents. Les installations seraient donc conçus en fonction de ces besoins ».
La FFTNL, de son côté, a également fait savoir par voie de communiqué qu'elle continuera, « en collaboration avec le CSFP, de soutenir activement les démarches à venir pour l'obtention de locaux communautaires dans ce futur édifice, notamment pour la petite enfance (garderie, prématernelle), et ce en oeuvrant particulièrement à l'obtention de fonds fédéraux prévus à cet effet.
Plan d’action fédéral et nouvelle école
Dans le Plan d'action pour les langues officielles 2018-2023, rendu public par Ottawa le lendemain du budget provincial, des investissements supplémentaires de 67,25 millions de dollars pour des lieux de rassemblement communautaire ont été ajoutés aux 28 millions déjà annoncées dans le budget fédéral pour des infrastructures éducatives et communautaires. C'est donc 95,25 millions qui seront injectés pour de tels projets d'ici 5 ans.
L'obtention, par le CSFP, d'une partie de cette manne, est une des clés de voûte de la concrétisation du projet de cette nouvelle école, en raison du modèle de financement des centres scolaires et communautaires. Pour de tels établissements, les coûts sont en effet partagés entre le fédéral et les provinces ou territoires.
Ce partage est en fonction de l'usage de leurs espaces. Les locaux strictement scolaires, comme les salles de classes et les laboratoires, sont à la charge des provinces et territoires. Les espaces strictement communautaires, comme des bureaux d'organismes, des salles de réunion, des locaux de garderies, sont payés par Ottawa. Les coûts des espaces à vocation à la fois scolaire et communautaire, par exemple les gymnases, les salles de spectacles, les bibliothèques et les cafétérias, sont partagés entre les deux niveaux de gouvernement.
C'est souvent le partage des coûts de tels espaces qui permet à de petites écoles en milieu linguistique minoritaire d'être dotées d'équipements que les provinces refuseraient de financer pour des établissements de la majorité de taille similaire.