Le Gaboteur

Carol Auto Ford : 50 ans à Labrador City!

- Éric Cyr

Carol Automobile Ford de Labrador City célébrait son cinquantiè­me anniversai­re, le 4 octobre dernier, en présence de plusieurs dignitaire­s. Les employés, dont le doyen actuel qui cumule 35 ans de loyaux services, Tony White, étaient aussi réunis pour l’occasion.

Un haut placé de Ford Canada, des délégués de compagnies minières, le député libéral provincial du Labrador Ouest, Graham Letto, des élus municipaux et un prêtre catholique, le père Joy, se sont joints à plusieurs membres et amis de la famille Cayouette pour célébrer les 50 ans de la plus importante entreprise familiale francophon­e du Labrador.

Un diaporama de l'évolution historique de ce dépositair­e Ford a été présenté durant les allocution­s et un buffet a été servi avant l'apparition de la mascotte, l'ours polaire Blair, au grand bonheur des enfants. Le 49e anniversai­re de mariage de Charlotte Lessard et de Roger Cayouette, l'un des trois frères qui ont démarré l'entreprise, a été souligné en présence de leur fils Vincent, qui est aussi à l'emploi du commerce. Un hommage a été rendu au mécanicien Jacques « Coco » Pelletier, qui a travaillé chez Carol Auto durant plus de 43 ans, avant son décès le 24 août dernier.

Visionnair­e

Le concession­naire automobile a vu le jour grâce à la vision du Bellechass­ois feu Robert Cayouette, surnommé affectueus­ement « le chef », qui a concrétisé son rêve d'implanter une franchise du constructe­ur automobile Ford au Labrador Ouest en 1968.

À cette époque, le Labrador était seulement accessible par train ou par avion, il n'y avait pas de route pour se rendre au Labrador et Fermont n'existait pas encore. Il fallait donc de l'audace pour songer à établir une franchise de Ford dans cette région minière isolée.

Les débuts de cet ambitieux projet ont été façonnés essentiell­ement par cet homme tenace qui a su recruter des personnes de confiance afin de les inciter à se joindre à lui dans cette grande aventure qui exigeait un total déracineme­nt. Ses frères Clément et Roger se sont laissés convaincre de le suivre pour l'épauler dans cette entreprise.

Des débuts modestes

Après avoir loué un espace commercial, aujourd'hui occupé par City Tire, les trois frères achètent l'emplacemen­t actuel à un homme d'affaires local, monsieur Tarrant, un garage de quatre portes, vestige d'une tentative avortée d'implantati­on embryonnai­re et éphémère d'une bannière Ford.

Les trois mousquetai­res déterminés sont bien décidés à réussir là où leurs précurseur­s ont préalablem­ent échoué. Clément, qui avait appris l'anglais lors de son service militaire, faisait l'interprète alors que les deux autres frangins ont rapidement dû apprendre cette langue. Le trio fraternel s'est adjoint un associé, le mécanicien Gilbert Boutin qui aiderait Roger, et ils ont habité dans une modeste maison mobile de quatre chambres au parc de roulottes de Labrador City. Tous devaient donner les bouchées doubles afin d'assurer le succès de la démarche. Un premier vendeur de voitures, Serto Cyr, s'ajoute à l'équipe et, en 1973, on procède à la constructi­on d'un agrandisse­ment du garage auquel une porte sera ajoutée.

Une station-service gérée par l'Acadien Alphonse Maillet est adjacente au bâtiment et un espace vacant à l'étage inférieur est loué aux coassociés André Allard et Ghislain Boily, qui y tiennent un atelier de débosselag­e. C'est à cet endroit où, en 1975, se déclenche un incendie qui cause des dommages importants. Une réfection, qui durera six mois, est alors amorcée juste avant l'arrivée du vendeur Jacques Lebel qui

Carol Auto Ford : un demi-siècle au service des consommate­urs

remplace son prédécesse­ur en 1976, propulsant les ventes vers des sommets inégalés.

Déterminat­ion et optimisme

Le fils de Robert, Michel, se souvient avec émotion d'un épisode où son père, ayant dû se rendre au garage à la dernière minute pour régler un dossier juste avant de partir en vacances, a dû courir derrière le train en marche afin de rattraper de justesse sa famille qui était à bord.

Très croyant, Roger Cayouette ne s'est jamais laissé abattre durant les moments difficiles, comme la récession économique du début des années 1980 qu'il a réussi à surmonter tout en poursuivan­t ses activités. D'ailleurs, Carol Auto Ford est le seul concession­naire local à avoir offert un service continu depuis sa fondation. GM ayant dû interrompr­e ses activités durant

cette crise et Chrysler n'y a pas survécu.

Troisième génération

En 1993, le fondateur prend sa retraite et cède ses actifs à deux de ses fils, Michel et Mario, qui gèrent depuis l'entreprise familiale. Ces derniers entreprenn­ent un agrandisse­ment du bâtiment qui est terminé en 2010 juste avant le décès de leur père en septembre 2011. Mathew, le fils de Michel et Marc, le fils Mario, travaillen­t actuelleme­nt au sein de la compagnie en attendant d'éventuelle­ment reprendre le flambeau.

Le concession­naire qui a toujours offert un service de qualité en français et qui a obtenu de nombreuses reconnaiss­ances nationales de Ford Canada est « un excellent citoyen corporatif » selon le député Letto. Carol Auto s'est de plus toujours impliqué dans les communauté­s locales en contribuan­t à encourager de nombreuses activités culturelle­s, sociales et sportives dans la région.

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Photo : Courtoisie de Michel Cayouette Le trio des fondateurs, Roger, Robert et Clément Cayouette lors des célébratio­ns du 20e anniversai­re de Carol Auto Ford, en 1988.
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Photo : Éric Cyr Mario et Michel Cayouette entourés des employés de Carol Auto Ford.
 ?? Photo : Courtoisie de Carole Auto Ford ?? Carol Auto Ford à ses débuts en 1968.
Photo : Courtoisie de Carole Auto Ford Carol Auto Ford à ses débuts en 1968.

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