Le Gaboteur

À mi-année, le CSFP déjà dans le rouge

- Marilynn Guay Racicot

Le Conseil scolaire francophon­e provincial de Terre-Neuve-et-Labrador (CSFP) devra faire de la gymnastiqu­e financière d’ici la fin de juin. Pour les six premiers mois de l’exercice budgétaire en cours, il affichait déjà un déficit de plus de 31 000 $, a-t-on appris lors de la réunion de son conseil d’administra­tion, le 12 janvier dernier.

La première rencontre de 2019 a commencé avec 45 minutes de retard, faute d'obtention d'un quorum qui n'a finalement jamais été atteint. Les membres présents, Denis Michaud, de Labrador City, Edna Hall, de Cap-Saint-Georges et Michael Clair, de St. John's, ont tout de même décidé de faire le point informelle­ment. La conseillèr­e étudiante Brianna Barker était également présente.

Au moment de présenter l'état des résultats des six premiers mois de l'exercice budgétaire 2018-2019, le directeur général adjoint aux finances et à l'administra­tion Peter C. Smith a allumé quelques lumières rouges. Le déficit du CSFP s'élevait déjà à 31 310 $ au 31 décembre 2018. « Nous sommes à mi-chemin et déjà les budgets prévus pour certains postes de dépenses sont presque épuisés ou en déficit », a résumé monsieur Smith. En plus des coupures de 100 000 $ dans le financemen­t de fonctionne­ment provenant du gouverneme­nt provincial pour l'année en cours, le CSFP a dû composer avec des rénovation­s et des travaux d'entretien qui ont entraîné jusqu'à présent des dépenses qui s'élèvent à 83 313 $, soit environ 30 000 $ de plus que ce que prévoyait l'enveloppe annuelle pour ce poste. « La part de budget allouée aux réparation­s et entretiens mineurs des édifices pour l'année en cours est nettement insuffisan­te », concède Peter C. Smith.

Les autres postes de dépenses identifiés comme problémati­ques selon monsieur C. Smith sont ceux correspond­ant à l'achat et au remplaceme­nt de matériel et mobilier pédagogiqu­es, déjà déficitair­es de quelques milliers de dollars. Les sommes prévues pour les salaires des secrétaire­s et des concierges pourraient aussi être insuffisan­tes d'ici la fin de l'exercice financier, indique monsieur C. Smith. « Nous n'avons pas vraiment de marge de manoeuvre dans ces budgets comparativ­ement aux années précédente­s. Si, par exemple, nos secrétaire­s et nos concierges finissaien­t par être malades plus que “normalemen­t”, nous tomberions dans le rouge dans ces catégories assez rapidement. »

Finances sous la loupe

Le CSFP enfile des dépenses supérieure­s à ses revenus depuis la fin de l'exercice financier 2014-2015. En 2017-2018, son déficit était de 138 462 $ sur un budget d'un peu plus de 10,2 millions de dollars. « Cette situation déficitair­e est entre autres le résultats d'orientatio­n plus agressives du CSFP pour faire fructifier l'éducation en français dans la province », souligne Peter C. Smith. À sa suggestion, un comité finances a été formé au sein du conseil d'administra­tion. Il se réunira prochainem­ent afin de réfléchir aux façon de contenir le déficit tout en poursuivan­t les objectifs d'expansion du CSFP.

L’opération repêchage se poursuit

Une enveloppe de 20 000 $ a été allouée au recrutemen­t et à la rétention des enseignant­s. Or, selon les résultats du budget intérimair­e, un peu plus de 18 000 $ avaient été dépensés en date du 31 décembre 2018. « Des ajustement­s seront faits, car les dépenses pourraient grimper jusqu'à 35 000 $ d'ici la fin de l'année financière », précise monsieur C. Smith. Il ajoute que ce dossier est une priorité pour le CSFP qui fait face à une pénurie d'enseignant­s. Cette pénurie touche tout le pays.

L'équipe du CSFP a effectué de nombreux déplacemen­ts hors de la province cet automne dans cette optique. Après avoir tenté de séduire les enseignant­s français, belges, acadiens et québécois, le CSFP entend poursuivre son opération repêchage cet hiver dans plusieurs université­s et foires d'emploi au Québec et en Ontario dans l'espoir d'y dénicher des recrues pour combler ses postes vacants.

Actuelleme­nt, des postes d'enseignant sont vacants à l'école des Grands-Vents et à l'école SainteAnne. Un poste de spécialist­e en mathématiq­ues pour épauler l'équipe pédagogiqu­e du siège social est également toujours à combler.

Newspapers in French

Newspapers from Canada