Assez, les trottoirs glacés!
Le lundi 17 février, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées devant l’hôtel de ville de St. John’s pour exprimer leur mécontentement face aux conditions dangereuses causées par les lacunes de déneigement des trottoirs de la capitale de Terre-Neuve-et-Labrador.
Pancartes à la main et vêtus de rouge, les citoyens rassemblés pour l'occasion ont réclamé haut et fort des trottoirs plus sûrs. Plusieurs ont hommage au regretté John Shirokoff, professeur en génie à l'Université Memorial (MUN), décédé en janvier dernier après avoir été heurté par une voiture alors qu'il traversait l'avenue Elizabeth, une artère majeure à proximité de l'université.
Les émotions étaient fortes pendant la manifestation : colère, tristesse et incompréhension, mais surtout une ferme volonté de pousser les élus municipaux à prioriser la sécurité des piétons. En mémoire du professeur Shirokoff, les participants à ce rassemblement ont exigé que des changements soient mis en place pour éviter que d'autres piétons soient blessés ou perdent la vie.
Pas le premier décès du genre
La soeur jumelle de M. Shirokoff, Pattie Ghent, a demandé un moment de silence pour son frère, puis a appelé à l'action : « En l'honneur de mon frère et de son dévouement envers les étudiants, toutes les routes et les trottoirs que des milliers d'étudiants et de travailleurs empruntent chaque jour doivent être les meilleurs possibles pour éviter d'autres décès. Il faut empêcher le gaspillage d'esprits intellectuels comme celui de mon frère. » [traduction]
En fait, comme l'a mentionné un employé de MUN, ce n'est pas le premier décès attribuable aux conditions dangereuses de ce secteur pour les piétons. En 1980, Judy Lynn Ford, une jeune étudiante en biologie à MUN qui traversait la voie Prince Philip Drive pour se rendre à l'un de ses cours, a été heurtée et tuée par un véhicule lourd. Une occupation de cette rue par les étudiants et le personnel de MUN a fait bouger les décideurs. Deux passerelles reliant les deux côtés de cette rue très fréquentée ont par la suite été construites.
Discrimination envers les plus vulnérables
Des représentants de la Social justice Co-op NL ont pour leur part dénoncé les impacts de l'absence de trottoirs déneigés et salés dans la majorité du territoire de la capitale pour plusieurs groupes de la population, tels les personnes à mobilité réduite, les aînés, les parents avec des poussettes, etc. En plus de relater des histoires de jeunes en bonne santé tombés et ou blessés à cause de la glace, ces militants ont invité les politiciens à s'imaginer ce qu'il en serait si ces personnes étaient malvoyantes ou en fauteuil roulant… « Fini, les excuses! Fini, l'inaction! Il est temps d'arrêter la discrimination! », pouvait-on lire sur la pancarte d'une manifestante. [traduction]
Après avoir scandé divers slogans dans le froid, les manifestants ont laissé leurs pancartes à l'extérieur et sont entrés dans l'hôtel de ville pour assister à la réunion hebdomadaire du conseil municipal. Les galeries de la salle du conseil étaient pleines.