Plus de voitures électriques à Terre-Neuve-et-Labrador?
D’après Service NL, moins d’1 % des véhicules sont électriques ou hybrides à Terre-Neuve-et-Labrador, alors que la part de marché de ce type de voiture au Canada représente 3,3 % des ventes totales; l’objectif du fédéral étant de 10 % en 2025. 97 % des vé
« Ma voiture électrique est en train de charger à l'extérieur du Marine Institute. Sur cette application, je peux voir qu'elle est chargée à 79 %, et je peux également décider d'arrêter le chargement, et contrôler la température de l'auto. » Brett Favaro est chercheur biologiste en conservation au Marine Institute, ainsi que membre du Sustainable Development Advisory Council pour TerreNeuve-et-Labrador. Il est également propriétaire d'une voiture électrique, une Tesla, depuis 2019, après avoir utilisé une hybride pendant 3 ans.
Pourquoi ce choix marginal, dans une province ou la majorité des voitures roulent au pétrole ? « À cause des changements climatiques. Les voitures électriques sont une des solutions durables pour l'avenir. Deux concepts sont importants selon moi pour le futur : la décarbonisation et l'électrification. » Une borne de niveau 2 a été installée sur son lieu de travail pour lui permettre de recharger son automobile pendant la journée.
L’oeuf ou la poule?
À Terre-Neuve-et-Labrador, on compte moins de 200 voitures électriques, un chiffre qui semble assez faible, mais explicable. La province n'offre aucune prime à l'achat pour inciter ses habitants à une transition verte, contrairement au Québec et en Colombie-Britannique par exemple, où les conducteurs peuvent obtenir respectivement un rabais pouvant aller jusqu'à 8000 $ et 3000 $ par le gouvernement provincial, en plus du rabais fédéral.
Outre ce manque d'incitatif financier, la province manque également d'infrastructure en matière de borne de recharge – c'est d'ailleurs la seule au pays qui ne possède pas encore de borne de niveau 3. Il existe certes des bornes de niveau 1 et 2 un peu partout sur l'île, qui permettent de recharger son véhicule en 3 à 12 heures, contrairement aux 15 minutes nécessaires avec des bornes de recharge rapide de niveau 3. « En ce qui concerne les bornes de niveau 3, c'est un peu l'histoire de l'oeuf ou la poule dans la province. Cette dernière ne veut pas investir dans ces infrastructures car il n'y pas assez d'utilisateurs pour rentabiliser cet investissement, et il n'y pas plus de conducteurs de voiture électrique car les infrastructures ne sont pas là » explique Brett.
Vers une réorientation de l’industrie du pétrole?
Avant la pandémie, la province a déclaré dans les médias s'engager dans l'installation de ces bornes pour l'été 2020 et investir dans quatorze stations de recharges le long de la Trans-Canada Highway. Avec Parcs Canada a également annoncé l'installation de deux bornes à niveau 2 à Signal Hill et au Parc national de Terra-Nova. « Il faut repenser l'organisation de la ville et de la province pour bien situer ces stations, mais cela est beaucoup moins compliqué à installer que des stations essences. Notre économie, basée sur l'industrie pétrolière, doit prendre un virage et s'orienter vers le marché des voitures électriques, si elle veut faire face aux changements climatiques » suggère le biologiste.
À long terme, faire la transition vers l'électrique ne peut être que bénéfique. Une réduction des gaz à effet de serre, moins d'entretien nécessaire sur ce type de voiture, et une réduction des dépenses, puisque charger son auto électrique revient moins cher que de la remplir de carburant. Et pourquoi pas le développement du tourisme électrique et une solution pour réduire la dette et le surplus électrique de Muskrat Falls?
Pour trouver les bornes de recharge (classées par type) disponibles dans tout le Canada : www.plugshare.com