Le Gaboteur

Nouveau comité spécial au NLTA

- Rose Avoine-Dalton

Récemment j’ai eu le plaisir de m'asseoir avec Emily (Em) Sopkowe, une enseignant­e au Newfoundla­nd and Labrador English School District (NLESD) depuis 2015 et qui enseigne aussi présenteme­nt à l’École des GrandsVent­s. Cette détentrice d’une maîtrise en éducation spécialisé­e en justice sociale à l’Université Memorial a récemment créé une liste de livres avec les bibliothèq­ues publiques de la province dans le cadre d’un projet visant à l’inclusion des élèves et personnes LGBT+. En ce sens, elle travaille aussi à la création d’un nouveau conseil spécial au sein de la Newfoundla­nd and Labrador Teachers’ Associatio­n (NLTA).

Pouvez-vous expliquer le rôle de ce conseil spécial au sein de la NLTA?

C'est un group, géré par la NLTA, dont le but est d'offrir un ensemble de formations afin de favoriser le développem­ent profession­nel des enseignant­s. Alors par exemple, il y a un conseiller spécial pour les enseignant­s de maths, de musique, etc.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de ce que ce conseil veut faire?

On pense peut-être faire des sondages, aller demander où est-ce que les enseignant­s voient des lacunes. À mon avis, ce que j'entends le plus souvent, c'est que les enseignant­s veulent, ou alors enseigner l'inclusion LGBT+, ou ils veulent soutenir un élève qui est en train de faire son coming out, comme transgenre par exemple. Cependant, bien souvent, ils ont peur de dire quelque chose qui va nuire à cet élève. Ils veulent accompagne­r, mais ne savent pas comment. C'est à ce niveau-là que le conseil spécial peut intervenir, proposer des pistes de solution, des éléments pour favoriser un esprit de dialogue. Présenteme­nt, tous les enseignant­s du NLESD ont une journée pédagogiqu­e de développem­ent profession­nel autour de cette question de l'inclusion LGBT+, et c'est très bien. Mais ce n'est pas assez et il y encore beaucoup de choses à faire.

Comment les activités de ce conseil peuvent-elles avoir un impact sur les élèves?

Ce n'est pas d'emblée conçu pour les élèves. Mais si les enseignant­s se sentent soutenus, bien sûr ça va aussi avoir des effets positifs pour les élèves.

Ce groupe sera pour qui?

Ça nous a pris du temps afin de décider qui serait le «groupe-cible» de ce conseil spécial. «Ça va être pour qui exactement?». Pour des membres de la communauté LGBT+? Pour des personnes qui s'identifien­t comme allié.es? Finalement, nous avons décidé d'offrir une espèce de support pour les allié.es, de les inclure dans notre démarche, parce qu'ils travaillen­t dans les écoles, ils sont sur le terrain et leur présence et leurs gestes sont très importants pour la communauté. En plus c'est une façon d'éviter des questions par rapport à la sexualité ou au genre des enseignant­s et enseignant­es qui font partie du groupe.

Depuis quand travaillez-vous sur ce projet?

Je travaille sur ce projet avec Trevor Taylor, qui est directeur à la Fogo Island Central Academy. Il me semble qu'il a commencé à s'impliquer sur cette question il y a deux ans de manière sporadique. Je l'ai contacté au mois de mars 2020 et nous avons décidé ensemble de concrétise­r cette idée d'un conseil dédié aux questions d'inclusion et puis voilà: tout a été fait par Google Meet parce que quand même il habite à Fogo...

Aviez-vous eu des problèmes avec des gens qui ont des préjugés contre la communauté LGBT+ au cours de la création du conseil?

Non, non, pas du tout. Tout le temps on se sent vraiment soutenu par le NLTA et ce n'est pas seulement un vague soutien du genre «ok on vous supporte puis bonne chance». On parle d'une implicatio­n concrète: au niveau des idées, des manières de faire, mais aussi, au niveau du budget!

Comment cet accès à des fonds budgétaire­s va-t-il vous aider dans votre mission?

Tout d'abord, cela nous permet d'engager et de payer quelqu'un qui pourra travailler à réaliser nos différents projets. On évite ainsi de faire travailler quelqu'un de la communauté LGBT+ gratuiteme­nt, ce qui très important. C'est important, dans ce type de démarche, de pouvoir non seulement inclure des membres de ces communauté­s, mais de les rémunérer justement pour le travail accompli. Sinon, on participe au manque de reconnaiss­ance dont souffrent ces personnes.

Quelles seront les prochaines étapes du projet? Comme je l'ai déjà dit, nous sommes vraiment au tout début. La prochaine étape, une fois le projet approuvé, sera de former un comité de cinq personnes et d'écrire un «code de vie» pour nos membres. Il faudra aussi s'entendre sur notre mode de gestion, sur notre mode d'interventi­on; ce qui, je crois, risque de prendre du temps. Ce n'est pas toujours évident et ça risque d'être un peu long à mettre en place. Mais j'ai bon espoir.

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Si vous voulez vous impliquer dans ce projet, n’hésitez pas à contacter un des organisate­urs, comme Em! Son adresse courriel est esopkowe@csfptnl.ca. ??
Photo: Courtoisie d’Em Sopkowe Si vous voulez vous impliquer dans ce projet, n’hésitez pas à contacter un des organisate­urs, comme Em! Son adresse courriel est esopkowe@csfptnl.ca.

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