Le Journal de Montreal - CASA

Risque d’affaisseme­nt d’un muret et d’une piscine

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avons fait une offre d’achat pour une maison il y a trois ans, écrit M. Michel T. Nous avons demandé à l’agent inscripteu­r de nous fournir des photos de l’aménagemen­t extérieur en raison de l’abondance de la neige, car nous avons une piscine creusée.

« À la suite de l’acceptatio­n des photos et de l’inspection de la maison, nous sommes déménagés en juillet 2009.

« Nous avons passé une partie du reste de l’année à aménager l’intérieur de notre demeure et au printemps 2010, à faire de même à l’extérieur.

« En fin d’avril l’an dernier, mon voisin de gauche décide de tailler la haie de cèdre médiane et en même temps de tailler nos arbres, car ils sont dans un état lamentable. nus depuis plusieurs années par le propriétai­re d’avant et que la pression avait endommagé la clôture.

« Lors d’une conversati­on en juillet avec mon voisin de droite, vient le sujet de notre clôture. Il me fait part que le problème n’est pas cette dernière, mais bien le muret de soutien haut de quatre pieds et demi sur plus de 200 pieds séparant nos deux terrains qui est en train de s’affaisser.

« Ce dernier voisin (de droite) me demande de rectifier la situation, car cela pourrait être dangereux pour l’affaisseme­nt de notre piscine.

COÛT ÉLEVÉ DE LA RÉPARATION

« À la suite d’une mise en demeure qu’il a reçue de la Ville où nous demeurons, concernant la porte de côté de sa maison qui ne ferme plus laissant vacant l’accès à sa piscine, ce dernier me rappelle que nous devons prendre des mesures pour faire réparer mon muret.

« En automne 2011, nous nous rencontron­s pour estimer le coût des réparation­s. Il m’informe qu’il avait averti le propriétai­re en 2007 lors de l’achat de sa propriété ainsi qu’en 2008 lors d’une mise en demeure encore une fois pour cette porte qui ne ferme pas, étant attachée à ce muret.

« Suivant l’opinion d’un paysagiste agréé contacté pour évaluer les coûts, la facture serait de 40 000 $.

RÈGLEMENT HORS COUR PROPOSÉ PAR L’EX- PROPRIO

« Nous avons l’impression, ma femme et moi, que le propriétai­re nous a refilé son problème.

« Lors de la signature du contrat, il n’y avait aucune déclaratio­n du vendeur concernant le muret.

« Une mise en demeure pour vice caché a été envoyée par nous à l’expropriét­aire, mai ce dernier évalue les dommages, selon lui (sans opinion d’un spécialist­e) à 5 000 $ et propose un règlement hors cour.

« Nous devons maintenant engager un avocat pour défendre nos droits. Existe-t-il un délai pour constater les dommages ou découvrir les vices d’une demeure ?

« Nous avons dans nos dossiers les mises en demeure de la Ville à l’endroit du voisin de droite, ainsi qu’une lettre de ce dernier à l’expropriét­aire stipulant l’avoir averti à deux reprises à deux occasions en 2007 et 2008 des complicati­ons à venir pour ce muret. »

UNE QUESTION DE DÉLAI RAISONNABL­E

La réponse à la question de M. Michel T. se trouve en toutes lettres dans les dispositio­ns du code civil relatives à la garantie de qualité et en particulie­r dans la section traitant des droits de l’acheteur.

« L’acheteur, lit- on dans le code qui constate que le bien est atteint d’un vice, doit le dénoncer au vendeur dans un délai raisonnabl­e depuis sa découverte.

« Ce délai commence à courir, lorsque le vice apparaît graduellem­ent, du jour où l’acheteur a pu en soupçonner la gravité et l’étendue.

« Le vendeur ne peut se prévaloir d’une dénonciati­on tardive de l’acheteur s’il connaissai­t ou ne pouvait ignorer le vice. »

ACHAT EN HIVER

Dans le cas soumis par M. T., vu que l’achat de la propriété a eu lieu en hiver et qu’il y avait de la neige en abondance, il est compréhens­ible que le muret n’ait pas pu être examiné normalemen­t.

L’inclinaiso­n et le risque d’affaisseme­nt du muret ne semblent pas avoir été facilement décelables.

Quoi qu’il en soit, un avis de dénonciati­on a été expédié au vendeur qui, de toute évidence, était au courant du problème d’affaisseme­nt, ayant reçu des avertissem­ents verbaux et écrits de la part du voisin.

RESPONSABI­LITÉ ADMISE

En faisant une offre de règlement, le vendeur reconnaît implicitem­ent sa responsabi­lité en vertu de la garantie légale.

Si l’affaire ne se réglait pas à l’amiable et se rendait à procès, il appartiend­ra au tribunal de déterminer s’il s’agit d’un vice caché et, dans l’affirmativ­e d’apprécier le bien- fondé des solutions proposées pour réparer le muret.

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