Le Journal de Montreal - CASA

De l’amour à partager

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Style de restaurant Hubert Marsolais et le chef Claude Pelletier (Club Chasse et Pêche), Patrick StVincent (sommelier et copropriét­aire) Yasu Okazaki le chef du Filet (que j’avais connu au restaurant Ariel), Denis Lessard le maître d’hôtel (ancienneme­nt du restaurant au Pied de cochon), complétée d’une solide équipe en cuisine, comme en salle, voilà une des meilleures adresses de la métropole. La Coup de toque : Une cuisine exceptionn­elle, on veut tout manger, c’est rare . Coup de torchon : Les décibels.

Attiré par les chants mélodieux et élogieux des commentair­es depuis l’ouverture, j’ai voulu néanmoins laisser du temps au temps, attendre patiemment le bon moment pour découvrir l’excellence culinaire d’un chef bourré de talent. Le restaurant est ouvert depuis un an et les éloges pleuvent toujours sur Le Filet. Il y a cependant un risque à avoir des attentes, elles peuvent faire perdre les réalités du métier, pourtant, Le Filet n’a rien de mythique, tout est bien réel, concret. Voilà une bonne raison pour partager un grand souper avec votre tendre moitié, elle vous tiendra bien loin des sirènes pour vous ramener dans la réalité, le temps d’une bouchée.

cuisine réconfort des dernières années serait-elle en voie de s’essouffler? Toujours est-il que le restaurant Le Filet a choisi une autre voie (tant mieux). La carte est vaste et permet plusieurs visites, le raffinemen­t des exécutions, les saveurs non dénaturées des produits, la fraîcheur et les présentati­ons sont à retenir, les prix sont abordables. Décor J’adore les pans de métal lustré sur les murs embellis de grands cadres lumineux. J’aime également le grand bar-comptoir qui permet d’apercevoir les cuisiniers à l’oeuvre. J’aime, contrairem­ent à certaines critiques, les tons très sombres de l’espace. J’aime beaucoup moins, les tables, chaises et nappes rouges. Je sais que c’est voulu, un shack dans un lieu branché, un décalage souhaité pour décomplexe­r l’ambiance qui pourrait être facilement snob, voire précieuse, mais ce n’est pas très joli, une question de goût. Pour moi, pas de problème puisque je m’installe au bar partout où je peux. Ambiance L’ambiance est formidable, mais si vous souhaitez un petit tête à tête en amoureux, bien au calme, afin de faire la grande demande, ce n’est pas le lieu. Allez-y plutôt avec des amis qui souhaitent, comme vous, de l’action. Clientèle Le nom du restaurant est sur toutes les lèvres depuis un an, pas étonnant que tout le monde veut y avoir une table, anglos, francos, touristes américains de passage, chefs et gens du métier venant en fin de service faire un tour pour bien manger (c’est un signe). Bref, du monde, beaucoup de monde, soyez donc prévoyant. Le repas J’ai noté 16 plats que je souhaite manger lors de mes prochaines visites, c’est vous dire non seulement le plaisir que j’ai eu au Filet, mais aussi ceux que je prévois encore. Dans cette avalanche de plats, pas facile de décider. Donc : cardeau, prune japonaise, wasabi, concombre. Une belle entrée pleine de fraîcheur, tout en délicatess­e, à la japonaise, j’aurais juste préféré une petite mousse au yuzu à la place du wasabi. Soupe de moules, foie gras, céleri rave, servie dans un grand bol et deux petits pour vous servir et, croyez-moi sur parole, vous vous servirez avec bonheur, tellement cette réalisatio­n est parfaite, un pur bijou. Loup de mer, olives, épinards, safran, oranges sanguines. Le poisson est frais, très frais, parfaiteme­nt poêlé avec sa peau croustilla­nte (j’adore). Les haricots cocos d’accompagne­ment parfumés au safran sont sublimes. J’aurais souhaité un peu plus de coulis d’oranges sanguines, pour enrober mes bouchées. Un grand plat tout de même. Cavatelli, joue de veau, copeaux de foie gras. Là encore, le partage de ce plat est jouissif, de la saveur, du mijoté parfait, du raffinemen­t et de l’au- dace avec les copeaux de foie gras cru, un plat sublime, un des meilleurs mangés dernièreme­nt. Deux magnifique­s desserts ponctuent cette merveilleu­se dégustatio­n. Bravo, mon meilleur repas cette année, un grand bonheur de gourmandis­e. Le service Accueil, service, du travail de pros, des vrais. Que ça fait du bien de voir ça, des personnes qui aiment vraiment leur travail. Carte des vins La carte des vins est très bien garnie, les prix commencent autour de 45$ et s’envolent avec des grands crus bien choisis. Les prix des vins au verre sont un peu trop élevés. 9$ puis, 15 $-17 $... Il manque deux ou trois choix autour de 12$-13$….

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