Le Journal de Montreal - CASA

LE VOISIN VEUT FAIRE ABATTRE SON ARBRE : LA VILLE REFUSE

- PIERRE-PAUL BEAUCHAMP

LE DROIT DU PROPRIO «J’habite un secteur boisé en banlieue, écrit Mme Solange D.

Àl’arrière «

de chez moi, il y a un arbre à deux troncs qui ne cesse de laisser tomber des branches du haut de la cime de ces derniers, ainsi que des mousses qui emplissent ma cour au mois de mai et en juin.

«Puis après viennent les fruits en grappes qui, trop lourds, tombent sur le terrain.

«À vrai dire, ces troncs se divisent et surplomben­t environ trente pour cent de ma cour arrière. Ils sont d’une hauteur de plus de soixante-dix pieds.

IL EST DANGEREUX DE S’ASSEOIR DANS LA COUR

«Il devient même dangereux de s’asseoir dans la cour et d’y laisser mes animaux sans surveillan­ce. Je retarde l’installati­on d’une piscine pour cette raison.

«J’ai demandé à mon voisin de faire quelque chose puisqu’il m’avait dit il y a deux ans qu’il devait faire abattre cet arbre qui lui causait également des problèmes. Il a fait une demande à la municipali­té, mais les autorités ont refusé qu’il soit abattu.

«Elles ont permis qu’il soit taillé dans le bas, laissant le haut avec le même problème. Ce n’est pas le bas de l’arbre qui me causait des problèmes, mais bien le haut. Que puisje faire de plus maintenant?»

L’ATTITUDE FAVORABLE DU VOISIN EST UN ATOUT

Il y a lieu de répondre à Mme Solange D. que, contrairem­ent à ce qu’on constate bien souvent dans le genre de situation décrite, elle peut manifestem­ent compter sur la collaborat­ion de son voisin dans ses démarches visant à résoudre ou au moins à réduire la gravité de son problème.

Cela signifie, dans son cas, que le voisin désire la même chose qu’elle, mais qu’il n’a été en mesure que d’obtenir bien peu du service municipal responsabl­e.

Il faudrait peut-être voir si la Ville ne pourrait pas réviser sa décision et permettre un émondage dans le haut de l’arbre.

Une chose semble certaine, c’est qu’il n’existe pas de litige entre Madame D. et son voisin et qu’on ne voit pas de raison pour laquelle elle devrait exercer davantage de pression sur lui.

HAIE MASSACRÉE

«J’ai des cèdres tout le tour du terrain, comme mes voisins, écrit M. Sylvain L.

«Tous, nous entretenon­s notre côté de haie, comme si les haies étaient toutes mitoyennes. Lorsque j’ai acheté ma maison, il y a douze ans, je ne me rappelle pas si on a mentionné lors de la vente à qui appartenai­ent les haies.

«Je n’en ai jamais fait de cas. Il n’y a jamais eu d’histoires. Mais cette année, le voisin d’en arrière, dont le terrain chevauche le mien et celui de mon voisin de gauche, a décidé, non de la tailler, mais de couper tout ce qui était vert de son côté!

«Cela fait un énorme trou dans ma haie. J’ai perdu mon intimité. On voit au travers et la hauteur, qui était uniforme, fait des vagues, car il y a des branches à certains endroits et il n’y en a plus à côté.

«Qu’est-ce que je peux faire? Le mal est fait. Les trous ne se refermeron­t pas de sitôt. Est-ce qu’il aurait dû m’en parler avant de commencer son massacre?»

À QUI APPARTIENT- ELLE?

Il serait difficile de répondre de façon précise aux questions de M. Sylvain L. pour la bonne raison qu’on ignore si la haie était mitoyenne ou si elle appartenai­t en entier au voisin.

Si elle était mitoyenne, il va de soi que le voisin aurait dû s’entendre avec Monsieur L. avant de faire ce qu’il a fait.

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