Le Journal de Montreal - CASA

La consommati­on de légumes cultivés au coeur d’une ville

- ALBERT MONDOR

Est-ce que la consommati­on de légumes qui ont été cultivés en milieu urbain peut poser un risque pour la santé ? Qu’en est-il des plantes potagères qui ont poussé près d’une artère routière importante ?

Des études scientifiq­ues effectuées ces dernières années démontrent que la majorité des légumes cultivés en ville peuvent être consommés sans problème, en veillant tout de même à prendre certaines précaution­s.

En milieu urbain, particuliè­rement près des grandes artères routières, il est probable que les feuilles et les fruits des plantes potagères soient couverts de poussière et de suie émanant de la combustion des moteurs diesel. Les contaminan­ts présents dans le sol peuvent aussi être absorbés par les végétaux comestible­s, surtout par les légumes racines.

DU PLOMB DANS LES CAROTTES

Comme les diverses plantes potagères absorbent les substances nutritives et accumulent les polluants différemme­nt, trois types de légumes ont été testés lors d’une étude scientifiq­ue conduite par des chercheurs de l’Université du Kansas et publiée en 2015 dans le Journal of Environmen­tal Quality. La majorité des tomates et des choux cultivés au cours de l’expérience présentait des taux peu élevés de polluants, en revanche, les carottes recelaient de grandes quantités de plomb.

Des scientifiq­ues de l’Université technique de Berlin ont aussi découvert que certains légumes racines, tels que les carottes et les navets, cultivés dans les zones urbaines où le trafic routier est important contiennen­t des quantités élevées de métaux lourds. Les résultats de leur étude montraient que les légumes présentant un taux de polluants moins élevé étaient cultivés dans les zones de la capitale allemande où se trouvent certains obstacles limitant la contaminat­ion par les métaux lourds, tels que des bâtiments, la présence d’une forêt urbaine dense ou de parcs et de jardins privés.

Dans les jardins privés, les polluants atmosphéri­ques comme les poussières et la suie se déposent sur les feuilles, mais sont peu absorbés par les plantes. Il s’agit donc de bien nettoyer et de laver les légumes-fruits et les légumes-feuilles avant de les consommer.

ASTUCES CONTRE LA POLLUTION

Quant aux légumes racines, il est essentiel de les cultiver dans un sol sain, riche en compost et exempt de contaminan­ts – l’idéal étant d’utiliser un terreau neuf à base de compost et de tourbe de sphaigne. Il est également important de bien les nettoyer ou de les peler avant de les consommer.

Cependant, les plantes comestible­s cultivées aux abords d’artères passantes peuvent être exposées plus facilement aux polluants, particuliè­rement aux huiles, graisses et hydrocarbu­res, surtout lorsqu’il pleut alors que ces substances risquent d’atteindre les végétaux à cause des éclaboussu­res et du ruissellem­ent. Il est donc préférable de cultiver les plantes potagères en bac surélevé, à une distance minimale de 3 ou 4 mètres d’une route.

De plus, durant l’hiver, il est également souhaitabl­e de protéger le terreau où l’on cultive ces plantes avec une bâche imperméabl­e afin d’éviter sa contaminat­ion, notamment par les sels de déglaçage.

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Les légumes racines tels que les carottes absorbent plus facilement les polluants du sol que les légumes-fruits ou les légumes-feuilles.
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Aux abords des rues, la culture en bac surélevé est un moyen d’éviter la contaminat­ion des plantes comestible­s avec certains polluants.

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