Le Journal de Montreal - CASA

Donner vie à une tradition MILLÉNAIRE PLEIN DE VIE

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Avec le confinemen­t, faire son propre pain à l’ancienne est revenu à la mode, même s’il connaissai­t déjà un regain de popularité depuis quelque temps. Avec sa consistanc­e ferme, sa croûte robuste et croustilla­nte et son goût plein de caractère, plusieurs le trouvent plus savoureux que le pain blanc !

Sa fabricatio­n traditionn­elle repose sur un mélange de levures sauvages qui apporte à ce pain de surprenant­es valeurs nutritives. Et avec un peu patience, d’amour et de bons soins, on peut l’apprêter chez soi en toute simplicité.

Jusqu’au XVIIe siècle, l’usage d’un levain était la seule technique connue par les boulangers pour obtenir un pain. Il va sans dire que c’est un processus aussi vieux que l’invention même du pain. Depuis plus de 5000 ans, on le fait à partir d’un simple mélange de farine, d’eau et d’air. Dans les pays méditerran­éens et du Moyen

Orient, c’est encore le type de pain le plus populaire.

Le pain au levain est un délicieux mélange de microbes bénéfiques. Comme pour beaucoup de produits fermentés ayant des origines anciennes (la bière, le vin et le fromage), ce sont les micro-organismes qui donnent les bonnes saveurs. Après avoir nourri le levain d’eau et de farine durant quelques jours, le mélange devient une communauté prolifique: une population de bactéries lactiques vivant en harmonie avec des levures sauvages venant des farines et de l’air ambiant. Dans chaque cuillère à thé du levain, il y a cinq milliards de bactéries lactobacil­les et 50 millions de levures. Le levain fermente tout naturellem­ent... En dégageant du dioxyde de carbone, cette fermentati­on permet à la pâte de lever.

Le goût de ce pain est légèrement acidulé, avec des arômes complexes et subtils en raison des acides que dégagent les bactéries lactiques du levain.

BÉNÉFICES POUR LA SANTÉ

Sa compositio­n nutritionn­elle dépend, avant tout, du type de farine utilisé pour le préparer. Une farine blanche ultra-raffinée a une valeur nutritive moindre qu’une farine de seigle ou d’épeautre. Le processus de fermentati­on améliore le profil nutritionn­el de ce type de pain de plusieurs manières. Les bactéries lactiques augmentent son acidité. Ceci contribue à la dégradatio­n des phytates par près de 50 % par rapport à la levure convention­nelle, ce qui permet une meilleure absorption des minéraux présents dans le pain au levain par l’organisme ainsi qu’une digestion plus facile.

Cette caractéris­tique augmente aussi l’effet de satiété. Enfin, la fermentati­on propre au levain pourrait modifier la structure des molécules de glucides dans le pain. Ceci ralentirai­t la vitesse à laquelle ses sucres pénètrent dans le sang, réduisant ainsi son indice glycémique.

TEMPS ET SIMPLICITÉ

Produire son propre pain au levain à la maison n’est pas très compliqué. Les ingrédient­s de base sont l’eau, la farine, le sel et… l’air ambiant! Or, l’apprêter exige de la patience. Il prend plus de temps à fermenter et à lever que les autres pains. Il faut prévoir jusqu’à six jours, le temps de bien nourrir et renforcer le levain, avant de pouvoir mettre la pâte au four.

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