Le Journal de Montreal - Weekend
De la France à Don Juan : Natasha St-pier raconte son parcours
en méchante Elvira
Venue à Montréal spécialement pour interpréter le rôle d’elvira dans la comédie musicale Don Juan, Natasha St-pier cumule les grosses journées de douze heures de répétitions avec ses camarades de scène. « On relève un défi énorme, dit-elle. On ne peut pas se tromper. »
Alors que leurs prédécesseurs avaient eu à l’époque de deux à trois mois pour répéter Don Juan, la nouvelle troupe de chanteurs a tout juste deux semaines pour faire le même travail. C’est peu, pour toutes les paroles et les mouvements qu’il faut assimiler. Natasha StPier en convient.
« Ce sont des grosses journées intenses, admet-elle, de dix heures du matin à dix heures du soir. On travaille très fort et on espère être à la hauteur. »
C’est vrai que Natasha St-pier et les autres « nouveaux » de la production ont tous du métier. Jonathan Roy, Étienne Drapeau, Amélie B. Simard, Normand Lévesque et elle savent comment se comporter sur scène. Mais, en- tourés des deux pionniers du spectacle Jean-françois Breau et Marie-ève Janvier, ils mettent tout de même les bouchées doubles.
BEAUCOUP DE NOTES
« Félix (Gray, le créateur du show, NDLR) veut que j’incarne Elvira, pas Natasha St-pier, explique la chanteuse. Sur scène, je sais bouger comme Natasha St-pier, je sais chanter comme Natasha St-pier. Du coup, je n’ai pas besoin d’y penser, c’est naturel. Mais pour bouger et chanter comme Elvira, il faut que j’apprenne tout. Félix veut une certaine rythmique. Il veut qu’on marche à certains en
droits, qu’on échange certains regards, avec telle intensité. C’est très technique.
« Et puis, il y a le son dans les moniteurs à ajuster pour bien s’entendre, les costumes à épouser. C’est beaucoup d’information qu’on reçoit en même temps. On essaie d’enregistrer le plus possible, on prend des notes. Ça fait beaucoup de choses à penser. »
UNE MÉCHANTE ELVIRA
La Elvira de Natasha St-pier va nous surprendre. Elle sera différente de celle qu’on a vue auparavant, jouée par Cindy Daniels. Elle sera méchante, très méchante, même.
« Je ne sais pas si le public va m’aimer, lance Natasha en riant, mais mon Elvira, ils ne l’aimeront pas. Au début, elle sera très amoureuse, triste et un peu résignée, mais à partir du deuxième acte, elle qui n’aime pas Maria va le montrer et elle deviendra très méchante, machiavélique même. Elle va encourager Raphaël à tuer Don Juan. »
La première du spectacle à la Place des Arts, le 2 février, arrive à grands pas et douze représentations sont prévues pour le moment. Les danseurs espagnols sont arrivés, il y a quelques jours, au Québec et ils ont rejoint la troupe dans le grand studio de Mel’s à St-hubert.
Entre les différents éléments du gigantesque décor, les chanteurs et danseurs doivent maintenant mettre en place tous les déplacements et chorégraphies avec le metteur en scène Gilles Maheu, en évitant de se frapper les uns les autres. Chacun doit gérer le grand plateau tournant sur lequel ils s’exécutent.
« Le but, c’est que ça ait l’air tellement naturel, qu’on semble flotter, précise Natasha, que personne ne se rende compte de la lourdeur de la mécanique. »
PAS DES SUPPLÉMENTAIRES
On a connu Natasha St-pier alors que, toute jeune, elle interprétait Fleur-deLys dans la comédie musicale Notre-dame-de-paris.
« J’étais alors une ado et je jouais une ado, dit-elle. Cette fois, j’ai trente ans et je joue un personnage qui a environ vingt ans. C’est plus facile de projeter quelque chose qu’on a déjà connu. C’est un avantage. »
Ceux qui veulent voir Natasha StPier dans Don Juan devront faire vite. La chanteuse native du NouveauBrunswick sera des douze premières représentations, mais si on ajoute des supplémentaires, elle ne pourra pas être de la troupe.
Natasha St-pier lance un nouvel album au mois d’avril, son huitième en carrière, et elle devra partir en faire la promotion à Paris, avant de revenir au Québec pour nous présenter ses nouvelles chansons. Don Juan sera présenté à la Place des Arts, du 2 au 12 février. La direction musicale et les arrangements sont assurés par Guy St-onge.